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Un tribunal de Pékin a condamné trois chrétiens protestants à des peines de prison ferme pour avoir imprimé des bibles sans autorisation gouvernementale
18 March 2010Le 8 novembre dernier, un tribunal de Pékin a condamné à des peines de prison ferme et à de fortes amendes trois chrétiens protestants. Arrêté en septembre 2004, Cai Zhuohua, responsable d’une Eglise domestique, i.e. non enregistrée auprès du Mouvement des trois autonomies, a été condamné à trois ans de prison et 200 000 yuans (18 800 euros) d’amende. Il encourait une peine de dix années de prison. Selon le chef d’accusation retenu par les juges, Cai Zhuohua, âgé de 34 ans, a été reconnu coupable d'”exercice illégal d’activité commerciale”. Son épouse, Xiao Yunfei, âgée de 33 ans, a été condamnée à deux ans de prison et 150 000 yuans d’amende. Le frère de celle-ci, Xiao Gaowen, âgé de 37 ans, a été condamné à dix-huit mois de prison et 100 000 yuans d’amende. Enfin, l’épouse de Xiao Gaowen, Hu Jinyun, a été acquittée car, selon le verdict rendu par les juges, elle a collaboré avec la police en fournissant des éléments d’information qui ont permis d’étayer l’acte d’accusation porté contre Xiao Yunfei.
Henan : un chrétien évangélique et son père, pasteur d’une “église domestique”, ont été arrêtés par la police
D’après un communiqué daté du 4 octobre dernier de China Aid Association, organisation américaine de défense des droits de l’homme en Chine, Ma Shulei, un chrétien évangélique, et son père, pasteur d’une “église domestique”, ont été arrêtés par la police, le 26 septembre dernier, dans le district de Mianchi, de la province du Henan.
Le séminaire régional du Sichuan a rouvert ses portes avec trente étudiants et une équipe composée de jeunes enseignants
Le 26 septembre dernier, trente étudiants ont commencé à suivre des cours au grand séminaire régional du Sichuan, situé dans le district de Pixian, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Chengdu, capitale du Sichuan. Pour l’Eglise locale, la réouverture du séminaire régional constitue un accomplissement en soi, tant ces dernières années les difficultés n’ont pas manqué. Mais, si les responsables catholiques apprécient la qualité et le confort des bâtiments, ils s’inquiètent du manque de solidité de l’équipe enseignante, formée de jeunes professeurs, des prêtres en majorité ordonnés très récemment.
A l’issue du Synode des évêques sur l’Eucharistie, le pape Benoît XVI a envoyé “un salut fraternel aux évêques de l’Eglise en Chine”
Le 23 octobre dernier, place Saint-Pierre, le pape Benoît XVI a concélébré avec les Pères synodaux la messe de clôture du Synode des évêques sur l’Eucharistie et l’année dédiée à ce sacrement. A cette occasion, le pape a tenu publiquement, avec les Pères synodaux et au nom de tout l’épiscopat, à “envoyer un salut fraternel aux évêques de l’Eglise en Chine”. En référence aux quatre évêques chinois invités au Synode qui n’ont pas été autorisés par les autorités chinoises à quitter leur pays pour se rendre à Rome (1), “nous avons ressenti avec beaucoup de peine, a-t-il dit, [leur] absence. Mais je tiens cependant à assurer tous les prélats chinois que, par la prière, nous étions près d’eux, de leurs prêtres et de leurs fidèles. Le douloureux cheminement des communautés qui leur sont confiées est présent dans notre cour. Parce qu’il participe au mystère pascal, à la gloire du Père, ceci ne restera pas sans porter de fruits.”
A Rome, le cardinal Sodano réitère la volonté du Saint-Siège de normaliser ses relations avec Pékin, pourvu que la liberté religieuse soit respectée
A Rome, le 25 octobre dernier, en réponse à des questions de journalistes lors de l’inauguration du Centre de conférence Matteo Ricci de l’université pontificale grégorienne (1), le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, a réaffirmé que le Saint-Siège était prêt à rompre les relations diplomatiques entretenues avec Taiwan, à fermer “dès ce soir” la représentation diplomatique qu’il entretient à Taipei et à la transférer à Pékin une fois que la Chine aura établi des relations diplomatiques avec le Vatican. La seule condition pour cela, a insisté le cardinal Sodano, est que la République populaire montre envers le Saint-Siège le même respect qu’elle accorde aux autres Etats et respecte la liberté de religion.
Pour la troisième fois en quatre mois, la nomination d’un évêque auxiliaire a été approuvée par les autorités chinoises et par le Saint-Siège
Pour le diocèse de Wanxian (Wanzhou), situé sur le territoire de la municipalité de Chongqing, le P. Paul He Zeqing a été ordonné évêque auxiliaire, le 18 octobre dernier. Le nouvel évêque, âgé de 37 ans, vient aider l’évêque “officiel” du diocèse, Mgr Joseph Xu Zhixuan, âgé de 89 ans. La cérémonie d’ordination a eu lieu non dans la cathédrale du diocèse, à Wanxian, mais dans la ville nouvelle de Longbao, située à une demi-heure en voiture, où se trouve l’église du Sacré-Cour, plus accessible aux personnes âgées. Mgr Joseph Xu, qui présidait la messe d’ordination, était assisté de Mgr Anicetus Wang Chongyi, 87 ans, évêque “officiel” du diocèse de Guiyang, et de Mgr Tan Yanchuan, 43 ans, évêque “officiel” de Nanning. Selon des sources ecclésiales locales, le nouvel évêque auxiliaire a vu sa nomination à la fois reconnue par Rome et approuvée par les autorités chinoises. Après l’ordination d’un évêque auxiliaire pour le diocèse de Shanghai en juin dernier (1) puis celle d’un évêque auxiliaire pour le diocèse de Xi’an en juillet dernier (2), c’est donc la troisième ordination épiscopale en l’espace de quatre mois pour laquelle les diocèses en question obtiennent que le candidat, choisi localement puis désigné par la Conférence épiscopale “officielle”, soit en même temps nommé par Rome.
Les évêques chinois invités par Benoît XVI à participer au Synode sur l’Eucharistie ne sont pas très optimistes quant à la possibilité pour eux de se rendre à Rome
Les quatre évêques chinois qui ont été invités par le pape Benoît XVI à participer au Synode sur l’Eucharistie, qui se tiendra à Rome du 2 au 23 octobre prochain, disent leur joie d’avoir été invités, mais disent penser que le gouvernement chinois arguera de l’absence de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et Pékin pour refuser de leur délivrer un passeport. Les quatre évêques en question sont les évêques “officiels” de Shanghai et de Xi’an, l’évêque de Fengxiang, dans le Shaanxi, et l’évêque de Qiqihar, dans le Heilongjiang, tous deux considérés comme “clandestins”.
Selon l’agence Chine Nouvelle, l’Association patriotique juge que l’invitation du Vatican à quatre évêques témoigne d’un manque de “respect” envers les catholiques chinois
Dans une dépêche de l’agence de presse officielle chinoise Chine Nouvelle, en date du 10 septembre dernier, on pouvait lire qu'”un responsable de l’Eglise de Chine a[vait] déclaré que l’invitation du pape exprimait un manque de respect aux cinq millions de catholiques en Chine et un mépris de l’autonomie de l’Eglise de Chine, de la Conférence des évêques catholiques de Chine et de l’Association patriotique des catholiques chinois”. C’est en ces termes que les autorités chinoises ont exprimé ce qui apparaît comme une fin de non recevoir à l’invitation rendue publique deux jours auparavant de Benoît XVI conviant quatre évêques chinois au Synode sur l’Eucharistie, qui aura lieu à Rome du 2 au 23 octobre prochain (1).
Le cardinal Etchegaray appelle de ses voux une plus grande unité et le développement d’un dialogue en profondeur entre les différentes dénominations chrétiennes de Chine
Du 16 au 20 septembre dernier, le collège bénédictin Saint-Anselme, à Rome, accueillait la cinquième Conférence ocuménique européenne pour la Chine (1). La conférence, organisée par la branche allemande du Comité ocuménique pour la Chine, a réuni 150 participants, venus d’Europe et de Chine et représentants diverses confessions chrétiennes. Parmi les personnalités qui ont pris la parole lors de la conférence se trouvait le cardinal Roger Etchegaray, président émérite du Conseil pontifical ‘Justice et paix’. Le cardinal français, qui s’est rendu à plusieurs reprises en Chine populaire au cours de ces vingt dernières années, a appelé les chrétiens de Chine et leurs Eglises à “un dialogue plus profond et empreint d’une plus grande confiance”. Il y a urgence, dans la Chine d’aujourd’hui, a-t-il souligné, à développer ce dialogue car “la crédibilité” du témoignage que la minorité chrétienne de Chine rend au Christ “dépend de la visibilité de son unité”.
Un haut responsable du Vatican réaffirme la disponibilité du Saint-Siège à mener “un dialogue constructif” avec Pékin
“Le Saint-Siège est disposé, demain, jour et nuit, à entamer un dialogue constructif avec nos collègues en Chine afin de parvenir à la normalisation.” Tels ont été les propos tenus le 20 septembre dernier à Rome par Mgr Claudio Maria Celli, secrétaire de l’Administration du patrimoine du Saint-Siège et haut responsable du Vatican engagé de longue date dans le dossier de la normalisation des relations entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine.