Eglises d'Asie

À Palawan, les communautés chrétiennes et musulmanes s’unissent pour nettoyer les côtes

Publié le 05/09/2020




Le 3 septembre, le vicariat apostolique de Puerto Princesa, dans l’île de Palawan, dans l’ouest de l’archipel philippin, a lancé une initiative interreligieuse aux côtés des musulmans de la province afin de nettoyer les plages et marquer la « Saison de la Création », initiée par le pape François en 2015. Cette période, qui a débuté le 1er septembre avec la Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création, durera jusqu’au 4 octobre, jour de la fête de saint François d’Assise. Mgr Socrates Mesiona, évêque de Palawan, explique que son projet est une façon de répondre à l’appel du pape et d’envoyer un message à tous les Philippins, catholiques ou non, en dénonçant la « culture du déchet ».

Le 3 septembre 2020, une religieuse ramasse des ordures sur la plage de Palawan dans le cadre d’une initiative interreligieuse.

Le 3 septembre, le vicariat apostolique de Puerto Princesa, à Bancao-Bancao dans la province de Palawan, dans l’ouest des Philippines, a organisé une initiative interreligieuse afin de marquer la « Saison de la Création » 2020, initiée par le pape François en 2015. Durant cette période, les communautés chrétiennes sont invitées à célébrer la Création. Cette année, le thème choisi est « le jubilé pour la terre ». La Saison de la Création a débuté le 1er septembre avec la Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création, et se terminera le 4 octobre, jour de la fête de saint François d’Assise. Dans l’île de Palawan, dans la ville côtière de Puerto Princesa, les communautés catholiques et musulmanes se sont donc associées afin de ramasser les ordures et les déchets plastiques sur les plages d’une communauté locale. L’île de Palawan est connue comme l’une des destinations les plus touristiques de l’archipel philippin, pour ses plages de rêve, ses eaux turquoise, sa vie sauvage et ses paysages marins. En 2017, Palawan a été nommée comme la plus belle île au monde par le célèbre magazine de voyages américain Travel+Leisure, qui a évoqué une flore et une faune particulièrement riches. L’île est également connue pour ses rivières souterraines et ses sites de plongée.

Consumérisme et maison commune

« Ce projet interreligieux est notre façon de répondre à l’appel du pape François à prendre soin de la Terre, notre maison commune », explique Mgr Socrates Mesiona, évêque de Palawan. « Parler de maison commune, cela veut dire que la Terre abrite toute l’humanité, tous les peuples, quelles que soient leur foi ou leur orientation religieuse. Nous devons donc en prendre soin ensemble. » Mgr Mesonia confie que son projet est aussi une façon d’envoyer un message à tous les Philippins, catholiques ou non, afin de dénoncer la « culture du déchet » de la société actuelle. « Nous avons trop facilement tendance à jeter, parce que nous achetons trop de choses. Nous consommons trop. Il y a un lien direct entre le consumérisme et les ordures qui s’accumulent. Certes, nous avons des religions et des croyances différentes, mais nous vivons dans le même monde. Nous pouvons espérer que nous saurons puiser dans cette spiritualité au service de la protection de l’environnement », insiste l’évêque. Hadji Arturo Suizo, un responsable musulman local, affirme que l’islam se préoccupe également avec attention de la protection de l’environnement. « Allah a créé les humains pour être les gardiens de sa Création. La nature ne nous appartient pas. Elle nous est juste confiée », souligne-t-il. Hadji Arturo Suizo ajoute qu’il tient à remercier le vicariat apostolique de Puerto Princesa pour cette opportunité de travailler ensemble, chrétiens et musulmans, pour l’environnement. « Je remercie Mgr Mesonia pour cette opportunité. Dans l’actualité, on entend toujours parler des conflits entre islam et christianisme. Nous devons changer cela. Ici à Palawan, les chrétiens et les musulmans s’unissent pour l’environnement. Ici, nous montrons au pays et au monde que les chrétiens et les musulmans peuvent vivre en paix. »

(Avec Ucanews, Manille)


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