Ce genre de proposition n’a pas cependant l’heur de plaire à tout le monde et, de divers côtés, des protestations se sont élevées contre les allusions faites en ce sens par tel ou tel ministre en exercice (13). Les cercles hindous conservateurs se remuent et certains ont déjà remis à la commission constitutionnelle des recommandations la mettant en garde contre un non-confessionnalisme outrancier. Dans le même sens, un mémorandum signé par 108 délégués de la « Fédération hindoue mondiale », lui ont fait parvenir, le 7 juin 1990, un mémorandum demandant de sauvegarder le caractère strictement hindou du royaume, et que restent bannies les activités qui ne s’harmoniseraient pas avec la culture hindoue.
Il n’y a pas que les religions à se manifester de la sorte. En effet, des minorités ethniques et linguistiques – on a recensé jusqu’à 36 langues différentes qui n’ont pas droit de cité – entendent bien sortir de leur effacement séculaire. Jusqu’à présent, deux grands groupes sociaux sont seuls à tenir le haut du pavé et monopolisent les rènes de l’Etat. On signale que, le 10 juin, s’est réunie une « Convention des classes opprimées », en conclusion de laquelle a été formée une association se donnant pour but la suppression de l' »intouchabilité », qui, à l’inverse de ce qui s’est passé en Inde, a conservé ici son caractère légal.
L’esprit de renouveau qui souffle sur le pays a déjà eu des conséquences non négligeables pour les missionnaires chrétiens originaires de l’Inde. Les citoyens de ce pays, n’ayant plus besoin de visa spécial, peuvent en effet travailler plus librement qu’auparavant au Népal .