Eglises d'Asie

Vers une “décennie de l’Unité de l’Eglise en Asie” ?

Publié le 18/03/2010




Dès le début de sa 9ème assemnblée générale, qui s’est déroulée du 5 au 13 juin 1990 à Quezon City, la Conférence chrétienne d’Asie a lancé un appel pour une plus grande coopération entre Eglises, et pour un témoignage oecuménique au service des pauvres.

De son côté, la Conférence épiscopale des Philippines avait, dans un message à l’assemblée, exprimé sa conviction que “le dialogue avec les religions asiatiques, les cultures de l’Asie et la multitude des pauvres et des opprimés en ce vaste continent serait grandement facilité par une coopération mutuelle entre catholiques et protestantsEn effet, ajoutait le document, c’est ainsi que “nous pourrions donner un authentique témoignage chrétien à l’ensemble de l’AsieEt Mgr Nestor Carino, secrétaire général de la Conférence épiscopale, de préciser qu’une collaboration plus étroite est possible avec les protestants par l’intermédiaire de la Fédération des Conférences épiscopales catholiques, qui poursuit un but analogue à celui de la Conférence chrétienne, et est mue par des motivations semblables (18).

Par ailleurs, le Conseil oecuménique des Eglises souhaite une telle coopération ainsi qu’une réelle solidarité entre Eglises et, pour le Rd Park Sang Jung, secrétaire général sortant de la Conférence protestante, “il n’existe aucune raison de tenir l’Eglise catholique hors du coup, et de l’obliger à poursuivre à part ses propres activités oecuméniquesLes relations entre les deux organismes se développent, assure-t-il, notant par exemple que la proposition protestante de dialogue de 1989 a reçu une acceptation de principe du côté catholique. Aussi faudrait-il examiner avec les responsables d’en face si les catholiques peuvent faire partie de la Conférence chrétienne ou si une nouvelle structure oecuménique doit être créée avec eux. Les Eglises membres ont d’autre part été invitées à étudier sans plus attendre l’impact qu’aurait sur elles pareil rapprochement.

Dans son rapport à l’assemblée, le président de la Conférence chrétienne constate qu’en Asie plusieurs régimes autoritaires essaient de redéfinir le rôle de la religion pour limiter son influence au nom d’une doctrine de “Sécurité nationale”, et il rappelle qu’en décembre 1987, les organes de la Conférence, installés à Singapour, s’en voyaient expulsés sous le fallacieux prétexte d’activités politiques non conformes aux vues gouvernementales (19). L’assemblée déplore à ce sujet que le Conseil méthodiste mondial maintienne son intention de se réunir en ce pays en juillet 1991, et insiste auprès de lui pour que cette décision soit modifiée (20).

La question de la prolifération des sectes et celle de la violence en Asie ont encore fait l’objet d’échanges au cours desquels on ne put s’empêcher de remarquer que “l’Asie voit la répression se poursuivre, alors que les régimes oppressifs tombent en Europe de l’Est”. D’après un texte de travail, “nous ne pouvons parler des problèmes d’identité, d’unité, de justice et de paix sans tenir compte de la réalité de la violence en toutes ses manifestationsEt l’assemblée de proposer que soit déclarée “une décennie de l’Unité de l’Eglise en Asie