C’est l’épisode le plus récent d’un affrontement qui dure depuis plusieurs années entre hindous et musulmans, à propos d’une mosquée, datant du 16ème siècle, et qui aurait été bâtie sur l’emplacement d’un temple hindou élevé à cet endroit pour marquer le lieu supposé de la naissance de Rama, héros divinisé de la grande épopée hindoue, le Ramayana. Le temple aurait, à l’époque, été détruit sur l’ordre du souverain musulman Babar. Le conflit a déjà causé un millier de morts à travers l’Inde.
Apprenant la décision des leaders hindous, le P. Thomas Joseph, secrétaire de la commission « Travail » de la Conférence épiscopale, commente: « La religion est faite pour rassembler. Malheureusement, on l’utilise pour diviser, à des fins politiques. Quoi qu’il en soit du passé, la discorde actuelle ne peut être d’aucun avantage pour le pays. Tout ce qui nuit aux relations entre personnes devrait être considéré comme antireligieux ».
De son côté, le P. Thomas Kunnunkal SJ, membre du Comité pour l’harmonie entre communautés, à New-Delhi, exprime l’espoir que les opposants parviendront à s’entendre. Sinon, dit-il, « il faudra bien qu’un tribunal décide ».
Le gouvernement provincial a, de fait, porté l’affaire devant la Haute-cour de l’Etat d’Uttar Pradesh. Mais M. Ashok Singhai, secrétaire général du Conseil mondial hindou, refuse de reconnaître la compétence du tribunal en la matière. Et l’Union indienne de la ligue musulmane, un parti politique, exclut toute conversation sur le sujet, car, expliquent ses représentants, en fixant une date pour le début de la construction, le Conseil mondial hindou a fermé la porte au dialogue.