Ce camp n’était que l’une des nombreuses activités organisées sous la direction du père C. C. Ambrose, directeur du Service diocésain – un service qui fonctionne depuis déjà vingt ans, emploie quelque 200 instructeurs qualifiés et a vocation de venir en aide aux couches les plus humbles de la population, ceux qu’en Inde on appelle les “Dalits”, c’est-à-dire les opprimés et qui appartiennent aux diverses classes d’intouchables et aux basses castes.
Au départ, les choses n’ont pas été aisées, explique le P. Ambrose. Le plus difficile a été de convaincre les parents qu’ils devaient envoyer leurs enfants à l’école. Mais les résultats n’ont pas tardé à se faire sentir. Alors qu’auparavant, les chrétiens originaires des basses castes devaient se contenter de n’importe quel travail pour n’importe quel salaire, ils peuvent maintenant choisir des emplois plus rémunérateurs.
Le Conseil national des laïcs, qui s’était réuni à Bombay en juin 1989, avait proclamé les années 90, “décennie des Dalits” et invité les catholiques à se préoccuper des souffrances des chrétiens originaires des basses castes.
Convertis au christianisme, ceux-ci n’en sont pas pour autant délivrés des humiliations et autres injustices dues à leur origine sociale. Alors que les intouchables hindous, et, depuis quelques semaines, les convertis au bouddhisme, obtiennent, de par la Constitution indienne, nombre d’avantages financiers, scolaires ou autres, les chrétiens, parce qu’ils sont chrétiens, en sont privés (7).