Eglises d'Asie

Assemblée générale de la FABC

Publié le 18/03/2010




Le 1er juillet, s’est ouverte, près de Bandung, dans l’île de Java, en Indonésie, la 5ème assemblée générale de la Fédération des Conférences épiscopales asiatiques (18).

A cette occasion, Jean-Paul II a envoyé un message dans lequel il encourage les évêques participants à faire face aux défis posés à l’Eglise en Asie, en cette fin du XXème siècle: sécularisation et matérialisme, communisme, violations des droits de l’homme, intolérance religieuse en plusieurs pays, pauvreté. Il invite l’Eglise à proclamer « un message de conversion et d’espoirLe Pape répète que la participation de l’Eglise au développement de l’homme en Asie est motivée par la charité et le service du Christ et qu’il est « nécessaire de s’engager toujours plus avant dans l’oeuvre d’évangélisationIl insiste sur le fait que « l’Eglise reconnaît avec joie tout ce qu’il y a de vrai et de saint dans les religions asiatiques traditionnellesmais que « cela ne diminue en rien sa résolution de proclamer Jésus-Christ sans faiblirIl ajoute : « C’est aller contre l’Evangile et méconnaître la nature de l’Eglise que de dire, comme le font certains, qu’elle n’est qu’un moyen de salut parmi d’autres et que sa mission à l’égard des adeptes des autres religions ne consiste en rien d’autre qu’à les aider à mieux suivre ces religions

Le Saint Père encourage les évêques d’Asie à accueillir une plus large participation des laïcs dans la mission de l’Eglise, mais il insiste sur la nécessité de ne promouvoir cette participation qu’en accord avec « la distinction des rôles » que l’Eglise a reçue des temps apostoliques. « Ainsi les membres du clergé, libérés des nombreuses tâches administratives entreprises pour faire face à des besoins supplémentaires, pourront être des modèles de spiritualité, témoigner des valeurs supérieures exprimées dans la prière et la contemplation et rester en permanence attentifs à la présence de Dieu dans la vie de ceux qu’ils serventIl rappelle que les laïcs, tout compétents qu’ils soient dans leur vie professionnelle, ont besoin d’une formation toujours plus approfondie, pour être de plus en plus capables de répondre aux besoins de l’Eglise. Leur relation avec le clergé doit être « avant tout une relation de complémentaritéDe son côté, le Cardinal Tomko, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, a, dans son discours inaugural, repris les thèmes mis en relief par le Souverain Pontife.

M. Munawi Sjadzali, ministre indonésien musulman des Affaires religieuses, avait été invité à inaugurer la conférence. Il s’est déclaré honoré de cette invitation, voyant là un signe de l’harmonie religieuse qui, a-t-il dit, règne dans son pays. « Le gouvernement indonésien apprécie grandement toutes les activités religieuses qui peuvent améliorer la situation de nos concitoyens et favoriser leur développement spirituel et matériel. Chaque religion, en Indonésie, jouit des mêmes droits juridiques. Si bien que les adeptes des diverses croyances peuvent vivre dans l’harmonieIl ajoute cependant que « cette harmonie inter-religieuse ne vient pas spontanément. Elle ne peut être que le résultat de longs efforts consentis par la nationEt il invite les leaders catholiques non seulement à approfondir leur propre foi, mais aussi « à s’efforcer de comprendre vraiment les autres religions et à mieux connaître les besoins en matière de développement socialCitant le Pape Jean Paul II lors de sa visite en Indonésie, en octobre dernier, il rappelle que le pays « a créé son propre modèle de société, fondé sur le Pancasila qui demande le respect du pluralisme ethnique, culturel et religieux de ses 180 millions d’habitants » (19).

Commentant, de son côté, la présence du ministre, un leader laïc catholique dit qu’il faut y voir le fruit de la tolérance, de la coopération et de la bonne atmosphère religieuse qui règnent en Indonésie. « Cela montre le respect du gouvernement pour les diverses religions existant dans le paysajoute M. Frans Seda, qui fut lui-même ministre, à plusieurs reprises, au cours des dernières décennies. Membre du Conseil pontifical pour « Justice et paix », il reprend à son compte le message du Pape à l’Assemblée. Il conclut : « Pour nous en Indonésie, et plus particulièrement pour les catholiques, le premier défi est celui de l’augmentation continue de la population catholique, alors que le nombre des prêtres reste relativement bas. Il faut aussi que nous approfondissions la spiritualité du laïcat catholique, afin que celui-ci devienne plus actifIl conclut en signalant un autre défi: comment conserver à l’Indonésie sa réputation de tolérance religieuse ?