Ainsi, dans la nuit du 12 juillet, à Gajraula en Uttar Pradesh, un couvent a été cambriolé et deux des religieuses ont été violées par un groupe d’hommes armés de bâtons, de couteaux, de barres de fer. Les autorités ecclésiatiques ne voulaient pas de publicité, mais un reportage publié, le 22 juillet, dans l’hebdomadaire “Sunday Observer”, de Delhi, a été repris par toute la presse du pays. Dans l’Eglise et dans le reste du pays, on est bouleversé par cette attaque contre des femmes qui dirigent de nombreux hôpitaux et écoles à travers l’Inde et que la société indienne considère habituellement avec beaucoup de respect et d’estime.
Dès le 22 juillet, des représentants de l’épiscopat se sont rendus sur place : ils ont pu constater que rien n’avait encore été fait pour mettre la main sur les coupables et ils ont appris la manière cavalière adoptée par la police et les autorités civiles à l’égard des victimes. Ainsi les soeurs ont-elles dû attendre huit heures au poste de police avant de pouvoir faire leur première déclaration, et le rapport du médecin était si vague qu’il ne signifiait plus rien. Réunis le 24 juillet, les représentants des Eglises catholiques et protestantes ont averti qu’ils prendraient des mesures sérieuses si les autorités n’arrêtaient pas les coupables.
Une autre affaire récente concerne l’Etat voisin du Bihar. La police, sans avertir les responsables religieux concernés, a exhumé, le 9 juillet, le corps d’un pasteur luthérien décédé, le 13 juin, à Calcutta. La décision aurait été prise à la suite de soupçons que “les circonstances mystérieuses entourant la mort du pasteur” auraient fait naître chez la veuve et deux autres personnes. Mais d’après le quotidien “Statesman”, de New-Delhi, la police de Ranchi, la capitale de l’Etat, aurait avoué qu’aucune plainte n’avait été enregistrée avant l’exhumation du corps et l’officier responsable aurait exprimé ses regrets. Le même journal ajoute qu’en la circonstance, la police a agi “de manière hâtive et sans les autorisations nécessaires” et que son action équivaut, selon le code pénal indien, à une “violation de sépulture“. Selon un témoin, le corps aurait été traîné sur le sol avant d’être chargé dans un véhicule. De plus, aucun représentant de l’Eglise évangéliste luthérienne n’a pu assister à l’exhumation, pas plus qu’à la seconde inhumation, une fois l’autopsie terminée.
Les responsables des Eglises ont, ensemble, remis une protestation aux autorités de la police de l’Etat. D’après eux, l’administration locale fait montre de prévention contre les Eglises et profite de toute occasion pour leur infliger toutes sortes de tracasseries.
Toute cette région est, en fait, depuis plusieurs années le théatre de persécutions contre les chrétiens: d’après un leader chrétien laïc, des éléments fondamentalistes hindous se sont infiltrés dans la police et l’administration.
Dans l’Etat d’Arunachal Pradesh, au nord-est de l’Inde, la situation n’est guère plus favorable aux chrétiens. Une loi dont le but officiel était de préserver la culture des aborigènes et d’empêcher le prosélytisme religieux, est en fait utilisée par l’administration pour interdire aux chrétiens de pratiquer leur religion. En même temps, un certain nombre de groupes hindous, avec le soutien du gouvernement, ont ouvert des écoles et font de la propagande. La volonté du gouvernement semble bien être de briser l’influence chrétienne dans cette région. Eglises et chapelles continuent à y brûler dans des “circonstances mystérieusesIl y a pourtant un grand nombre de chrétiens dans les tribus aborigènes de l’Etat et, selon le mot d’un catéchiste: “Nous avons souffert pour notre foi. Mais avec la force qui vient de Dieu, notre foi chrétienne a pu se répandre à travers tout le district, malgré les persécutions