Eglises d'Asie

Un verdict qui satisfait les chrétiens

Publié le 18/03/2010




Le 13 juillet 1990, la Haute Cour de l’Etat du Kerala cassait un ordre du gouvernement local, émis trois mois plus tôt, et selon lequel les écoles privées, pour procéder à la nomination d’un nouveau directeur, devaient s’en tenir strictement au rang d’ancienneté. Cette mesure avait été ressentie par les Eglises, tout comme par d’autres groupes, comme une tentative de mainmise des autorités marxistes sur les établissement privés, chrétiens en particulier.

Elles n’en étaient pas à leur coup d’essai : élu en 1987, l’actuel gouvernement avait, dès l’année suivante, amendé les lois sur l’éducation, se donnant le pouvoir de sévir contre les écoles qui « sortiraient du droit cheminLes sanctions pouvaient aller jusqu’au retrait de la reconnaissance officielle pour l’institution fautive. Les nouvelles dispositions d’avril dernier auraient eu pour effet d’écarter des postes de direction la plupart des enseignants prêtres et religieux : à âge égal, ceux-ci sont moins anciens dans la profession que leurs collègues laïcs, en raison des années qu’ils ont dû consacrer à leur formation religieuse. Et déjà les évêques des trois rites se sont plaints d’infiltration communiste dans les institutions chrétiennes… (2).

C’est le diocèse syro-malabar de Palai qui, le premier, porta l’affaire devant la Haute Cour – bientôt suivi par les autres diocèses et plusieurs groupes non-chrétiens – en s’appuyant sur la Constitution indienne selon laquelle « toutes les minorités, religieuses ou linguistiques, ont le droit d’établir et d’administrer les institutions d’éducation de leur choixEt le tribunal, reprenant en fait une décision passée en 1964 dans un cas similaire, donna raison aux demandeurs, en déclarant que tout établissement d’éducation devait pouvoir être administré selon ses propres critères, et donc choisir pour le diriger « la personne qu’il estimera être digne de confiance, capable d’appliquer ses directives, et dont on pourra s’attendre à ce qu’elle maintienne la tradition, la discipline et l’efficacité dans l’enseignement

La seule Eglise catholique dirige au Kerala un réseau comprenant plus de 3 000 établissements scolaires, du jardin d’enfant à l’école secondaire, sans compter les collèges universitaires.