Eglises d'Asie

Difficultés pour les garderies d’enfants tenues par les religieuses (19)

Publié le 18/03/2010




Environ 4 500 enfants de Hô Chi Minh-Ville, selon les estimations des services de l’Education (20), sont confiés, chaque jour, aux garderies d’enfants tenues par des religieuses. Or, à l’exception de 7 classes maternelles ouvertes par les religieuses de Thu Thiêm qui ont reçu une permission officielle, aucune de ces écoles enfantines dont certaines fonctionnent depuis plusieurs années n’a, pour le moment, d’existence légale. Elles subsistent grâce à la tolérance des autorités locales qui leur reconnaissent un grand nombre de qualités: le dévouement des enseignantes, les frais scolaires modiques et surtout la confiance dont elles jouissent auprès des parents d’élèves. Mais ces classes peuvent, à tout moment, se trouver devant de graves difficultés comme c’est le cas, semble-t-il, ces temps-ci, selon des nouvelles en provenance de Hô Chi Minh-Ville.

Il existe pourtant une réglementation provisoire pour les institutions scolaires privées, officiellement appelées « truong dân lâp » (écoles fondées par le peuple). Publiée, à la fin de l’année 1988, par le Comité populaire de la Ville, elle autorise, sous certaines conditions, la fondation et le fonctionnement de deux types d’institutions pour les jeunes enfants: le « groupe familial d’enfants » et « l’école maternelle ».

Mais, selon les déclarations de Mme Nguyên Thi Yên, vice-directrice des services de l’Education de la ville (21), la presque totalité des garderies tenues par les religieuses contreviennent à la réglementation en vigueur sur un certain nombre de points. Elles accueilleraient dans la même classe des enfants d’âges différents, certains relevant de la crèche enfantine, d’autres, du cours élémentaire. Les religieuses utiliseraient une pédagogie datant d’avant le changement de régime d’avril 1975, et ne seraient pas formées aux méthodes nouvelles. L’alphabétisation des enfants commencerait trop tôt, et une discipline trop stricte pour de jeunes enfants bloquerait leur épanouissement et leur esprit d’initiative. De plus, selon Madame Nguyen Thi Yên, la réglementation publiée en 88 prévoyait la fondation de ces écoles privées à titre d’exception. Or, ces garderies fréquentées par un grand nombre d’enfants ne sont plus des exceptions, mais constituent un réseau parallèle à celui de l’Education nationale. Par ailleurs, les autorités voient aussi d’un mauvais oeil l’usage des prières avant et après les repas et les cours (22) : à leur point de vue, l’enseignement des prières est l’affaire des prêtres dans les églises. Certains journaux de la ville soupçonnent les religieuses d’avoir rétabli dans leurs écoles l’enseignement du catéchisme.

On avait pensé un moment que l’ouverture, au mois d’avril 1990, d’une session de recyclage de trois mois pour 163 religieuses responsables de garderies d’enfants était le signe d’une reconnaissance officieuse de ces écoles. Il semble que ce ne soit pas encore le cas.