Des observateurs bien informés signalent qu’effectivement la plupart des réfugiés semblent disposés à regagner leur patrie; ils ajoutent cependant que leurs dirigeants, tant politiques que religieux, ne les y encouragent guère. A Peshawar,le gouvernement provisoire afghan, issu de la Résistance au régime de Kaboul (2), se déclare même ouvertement opposé au programme tel qu’il existe actuellement; il est soutenu dans cette attitude principalement par les partis musulmans intégristes pakistanais. Quant aux oulémas afghans de l’exil, ils ont condamné le projet comme « anti-islamiqueIl faut rappeler que les chefs exilés avaient, à l’origine, exigé de pouvoir administrer eux-mêmes ces subventions internationales (1).
Quant au Pakistan, après onze ans de présence des réfugiés sur son sol, il commence à trouver le fardeau d’autant plus lourd que les pays donateurs suspendent maintenant leur aide. C’est ce que déclare M. Peter Jacob, coordinateur de la Commission « Justice et paix » des supérieurs majeurs pour la région de Multan. Les secours fournis par l' »Inter-Aid » protestante et la « Caritas » catholique (3) ne sont qu’une goutte d’eau par rapport aux 250 000 F qu’Islamabad débourse quotidiennement pour nourrir 3 millions et demi d’Afghans, dont certains se livrent impunément au trafic d’armes et de drogue. « Ils n’ont vraiment plus de raison de rester icis’indigne M. Jacob. Il se peut aussi que, comme le note un de ses compatriotes du Parti national Awami, « le problème afghan ne puisse être résolu que par des voies politiques, et non par des méthodes coercitives