Eglises d'Asie

Un geste en faveur des moins favorisés

Publié le 18/03/2010




Les dirigeants de toutes les Eglises chrétiennes ont été sensibles à la décision gouvernementale du 7 août 1990 – dix jours avant la grande manifestation des chrétiens à Delhi (10) – de porter à 49,5% le pourcentage d’emplois réservés dans l’administration aux classes culturellement et socialement défavorisées: “Dalits” et basses castes qui, ensemble, forment près de 50% de la population. Celles-ci, dans l’intention originelle de la Constitution, devaient être “identifiées pour que leurs difficultés soient écartées et leur situation améliorée”, a rappelé M. Vishwanath Pratap Singh, en soulignant que c’était “une négation des fondements mêmes de notre Constitution que cette obligation-là n’ait pas été remplie à ce jour”.

Commentaires du côté catholique: “Un bon mouvement”; “Cela montre l’engagement social du gouvernement”; et aussi: “On peut espérer maintenant que les chrétiens des castes défavorisées, récemment convertis, vont pouvoir être inclus dans la liste des “Castes et tribus répertoriées” ( sans quoi il faudrait admettre que “le gouvernement n’est pas honnête et n’agit que par démagogie”.

Il faut reconnaître cependant que la mesure prise n’enchante pas tout le monde, et une certaine agitation a gagné quelques milieux, y compris de chrétiens des classes aisées. Dans le Bihar, on dut avoir recours à un déploiement inusité des forces de sécurité pour contenir les mouvements de protestation des étudiants des classes moyennes, qui s’estiment lésés. En effet, vu l’augmentation du quota des “places réservées”, les demandeurs d’emploi qualifiés devront désormais compter avec davantage de concurrence pour obtenir les meilleurs postes dans la fonction publique. Néammoins, les firmes privées, où ces règles particulières n’ont pas cours, fournissent toujours plus de 50% des offres d’emploi à travers le pays.