D’autre part, à propos de la suppression, sur l’ordre du gouvernement, du synode de la formation luthérienne appelée « Toba Batak » (5), quelques détails nous sont parvenus qui permettent d’interpréter quelque peu les antécédents de ce qui pouvait être perçu comme une sanction non méritée. Il était venu aux oreilles de l’autorité que des dissensions avaient depuis quelque temps divisé cette Eglise : une vingtaine de pasteurs et une quinzaine d’animateurs laïcs se seraient dissociés de leur chef hiérarchique, le Dr Soritus Nababan, et auraient été exclus de la communauté. Des rivalités politiques s’en mêlant, il y avait risque, semble-t-il, que le synode ne dégénère en foire d’empoigne. C’est à la demande du général Try Sutrisno, commandant en chef de l’armée, que cette mesure d’interdiction fut prise; elle restera en vigueur tant que les disputes internes n’auront pas été apaisées.
Dans ces deux cas, il s’agit d’une intervention des pouvoirs publics dans des problèmes d’Eglises. On s’en explique en haut lieu en précisant que les actions ainsi entreprises l’ont été pour le bien de la paix. En ce qui concerne le catéchisme, M. Anton Bele, directeur du bureau régional des Affaires religieuses a exprimé son espoir que personne ne s’irriterait de l’attitude officielle « qui reflète le désir du gouvernement de promouvoir la tolérance et l’harmonie entre les croyants de religions différentes ». Pour le traitement infligé à l’Eglise « Toba Batak », le général Sutrisno s’est borné à déclarer que le gouvernement considérait « qu’elle appartenait à la population, et qu’en conséquence il s’estimait obligé de veiller à ce qu’elle fonctionne correctement ».