Des commentateurs se posent la question de savoir si, au lieu de diviser davantage la population entre gens de caste et hors-castes, il n’est pas plus urgent de renforcer l’unité du pays en effaçant les différences de traitement auxquelles on les soumet. Et l’on accuse le gouvernement d’user de démagogie pour s’attirer les voix des “castes et tribus répertoriées” lors d’élections futures, au risque de susciter des oppositions violentes, et des clivages d’ordre racial, régional et religieux.
La mauvaise humeur des “gens de bonne souche”, qui considèrent que, dans le système actuel, ils sont devenus à leur tour des parias, atteint aussi nombre de chrétiens qui n’ont pas d’ascendance “intouchable”. Certains se désolidarisent ouvertement de la longue lutte où les Eglises se sont engagées pour que leurs membres “dalits”, qui relèvent des “castes opprimées”, puissent jouir des mêmes facilités que celles octroyées à leur frères hindous, sikhs ou bouddhistes (3). “Il me semble que cela est en opposition avec l’esprit même du christianisme”, écrit un religieux, le P. Blaise Coelho, dans un hebdomadaire catholique, s’efforçant d’apporter, pour soutenir sa thèse, des arguments théologiques non dépourvus d’une certaine pertinence, mais qui apparaissent malgré tout comme étant une réponse à côté de la question. Est-il vraiment nécessaire, demande ce correspondant, de recourir à de telles méthodes de pression pour mettre en action le “choix privilégié pour les pauvres” auquel ont souscrit les congrégations religieuses et la Conférence épiscopale ? Un avis parmi d’autres, qui marque certes le manque d’unanimité de l’opinion chrétienne en une matière bien délicate…