Depuis l’accession au pouvoir de Mme Aquino, le nombre des journalistes assassinés a triplé. D’après le président de leur syndicat national, depuis 1986, 24 personnes appartenant aux media ont été tuées par divers groupes. Pendant les 14 ans de “règne” de Ferdinand Marcos, 32 “seulement” avaient ainsi disparu. Et selon Mme Vilma Manzo, qui connut la prison sous le régime précédent, 34 autres journalistes ont, au cours des quatre dernières années, subi des sévices corporels. Elle-même en a fait l’expérience en juin 1990. La victime la plus récente a été un photographe de presse qui avait eu le courage de fixer sur la pellicule le geste d’un fonctionnaire extorquant de l’argent à un conducteur de pousse-pousse.
En 1989, sur 24 journalistes tués dans le monde, 11 étaient philippins.
La majorité de ceux qui ont été assassinés depuis 1986 avaient provoqué l’hostilité des militaires, ou de politiciens haut placés, ou encore des groupes anticommunistes d’auto-défense.