Dès que fut connue son initiative, le cardinal Simon Pimenta, archevêque de Bombay, prit contact avec M. Sharad Pawar, ministre-président, ainsi qu’avec d’autres personnalités politiques, pour leur demander de prendre toutes dispositions utiles afin que la question soit retirée du programme de travail de l’Assemblée : sa requête, leur déclara-t-il, se fonde sur les droits de l’homme et la dignité humaine.
La Ligue des médecins catholiques, par la voix de son comité permanent réuni d’urgence, s’est insurgée contre ce qu’elle dénonce comme une entreprise odieuse, contraire aux droits de l’homme et à la Constitution, et « un outrage aux croyances religieuses de toutes les composantes de la communauté indienne ». La Ligue rappelle également les déboires connus par des expériences de ce genre en 1975, avec notamment les abus commis à l’encontre des classes les plus faibles de la société.
De son côté, l’Association des hôpitaux catholiques, qui regroupe quelque 2 500 établissements de soins, a vigoureusement protesté elle aussi contre cette proposition de loi qu’elle considère comme « avilissant la culture et les traditions de la nation ». Si une telle limite est franchie, assure-t-elle, tous les garde-fous seront ébranlés et l’on ira à grands pas vers « l’élimination des handicapés, des vieillards, des malades et des improductifs ». Non contente de s’opposer dans ce cas précis à la législation proposée, l’Association envisage d’alerter le gouvernement central et les ministres-présidents de tous les Etats de la Fédération.