Eglises d'Asie

Après la 7ème tentative de coup d’Etat

Publié le 18/03/2010




Le gouvernement devrait s’occuper d’urgence des soucis graves et légitimes de la population, tels que l’augmentation des prix, la corruption, la réforme agraire : ce sont ces problèmes qui alimentent les rébellions. Mais la violence ne saurait être une solution.

C’est du moins l’avis de Mgr Manuel Monsanto, vicaire général de Cagayan de Oro, dans l’île de Mindanao. En l’absence de son évêque, il a été un témoin privilégié de la récente révolte armée et il a participé aux négociations qui ont abouti à la reddition du chef rebelle.

Dès la prise de la garnison par le colonel Noblé, le 5 octobre 1990, prêtres et religieuses de la ville avaient clairement exprimé leur opposition à toute violence, coup d’état, loi martiale, militarisation. Des veillées de prière furent immédiatement organisées et neuf centres de secours établis dans des bâtiments diocésains pour le cas où des violences éclateraient.

Dans la nuit du 2 octobre, le colonel Noblé et quelque 200 mutins s’étaient emparés de la garnison de Butuan, dans le nord de l’île. De là, ils s’étaient déplacés vers le sud. Ils espéraient que leur mouvement ferait boule de neige et mettrait Manille en difficulté. Mais, soi-disant trahi par ses amis, l’officier mutin était obligé de se rendre aux troupes régulières après trois jours seulement d'”indépendance”.

Réagissant à ce nouvel incident, le cardinal Sin, archevêque de Manille, invitait les catholiques à rester vigilants et à s’opposer à toute tentative de prise du pouvoir politique. Au cours d’une messe d’action de grâces, le 7 octobre, il félicitait les forces armées régulières de leur courage.