Eglises d'Asie

Les évêques d’Asie au synode

Publié le 18/03/2010




Dès l’ouverture du synode qui se déroule actuellement à Rome, des représentants des Eglises d’Asie ont demandé que les prêtres soient mieux formés à la vie spirituelle. C’est d’abord Mgr Mathias, archevêque de Bangalore et président de la Conférence épiscopale indienne qui, le 3 octobre 1990, insistait pour que la formation sacerdotale soit autre chose que la simple transmission d’une science théologique, accompagnée d’un enseignement sur des connaissances religieuses, des coutumes ecclésiastiques et des méthodes pastorales traditionnelles : il faut parvenir à une véritable intériorisation, dit-il. Les traditions religieuses de l’Orient nous rappellent à l’ordre sur ce point, ajoute le prélat. Et nous devons bien avouer que nous sommes lamentablement en retard.

Le processus actuel de la formation sacerdotale est presque exclusivement centré sur l’Eglise et enfermé dans ses limites. Il doit être resitué dans nos sociétés pluralistes, avec tout ce qu’elles peuvent apporter de positif au développement religieux de l’humanité, sans oublier cependant les fondamentalismes et les fanatismes, qui doivent être reconnus pour ce qu’ils sont.

Jusqu’à maintenant, l’Eglise a suivi une approche religieuse sémitique, centrée sur un Dieu transcendant. Cette approche pourrait être complétée par une autre, non sémitique, telle que la conception indienne d’un Dieu immanent. On insisterait alors, dans la formation des disciples, sur l’illumination et la réalisation personnelles.

Des Philippines, Mgr Legaspi, o.p., archevêque de Caceres et président de la Conférence épiscopale, décrit la société – à laquelle le prêtre doit apporter son message de paix -comme caractérisée par l’oubli ou même le refus de Dieu.

Il ajoute : comment pouvons-nous transmettre la foi dans une atmosphère empoisonnée par la pauvreté et l’injustice ? Le besoin est urgent d’une catéchèse qui prenne systématiquement en compte tous les aspects de la réalité, et rende compréhensible le message chrétien dans nos sociétés sécularisées et pluralistes.

Une telle catéchèse devrait insister sur l’aspect communautaire de la foi, amener les croyants à vivre la Bonne Nouvelle, de manière concrète, et apporter des réponses efficaces aux problèmes de justice sociale et de pauvreté.

La figure centrale d’une telle catéchèse est le prêtre; sa formation devrait le rendre capable d’aider les autres à vivre leur foi et à la communiquer.

Mgr Legaspi propose même un programme grâce auquel les prêtres apprendraient à former leurs paroissiens à la catéchèse. Et il insiste pour une formation continue, particulièrement en ce qui concerne la catéchétique.

L’Asie est représentée au synode romain par 36 délégués et experts. Le cardinal Simon Pimenta, archevêque de Bombay, en est l’un des trois coprésidents.

Mais les Conférences épiscopales du Laos et du Vietnam ne sont pas représentées, leurs délégués n’ayant pas obtenu la permission de se rendre à Rome.