La commission a été mise en place après la démission, en avril 1990, sous la pression populaire, du gouvernement autoritaire en place depuis 30 ans (25). Le roi Birendra est le descendant d’une dynastie qui détient le pouvoir absolu sur le pays depuis 1768.
Selon les correspondants de presse, le roi, en recevant les 9 membres de la commission, leur avait déclaré qu’il ne fallait pas tarder à promulguer la nouvelle loi fondamentale, pour que des élections libres puissent avoir lieu au plus tôt. Néanmoins, des partis politiques non représentés au sein de la commission avaient entre-temps demandé à être entendus, et le roi conseilla à son premier ministre de faire droit à leur requête. Tous se disent d’accord pour écarter les « éléments réactionnaires » qui tenteraient de saboter le processus de démocratisation.
Commentant la situation présente, le P. Anthony Sharma, s.j., qui s’était déjà exprimé précédemment sur le rôle qu’il envisageait pour les catholiques (26), a précisé sa vision de l’avenir dans un article publié le 15 septembre par l’hebdomadaire « Asia Focus » de Hongkong. Comme par le passé, dit-il, l’Eglise devra sans faillir prendre soin de tous les marginaux, « et, dans le même temps, préparer et mettre en oeuvre des programmes d’intense évangélisation, en respectant scrupuleusement la culture, les traditions et la sensibilité religieuse du peuple népalais. Dans ce but, l’Eglise du Népal a conscience de ce qu’il lui faut construire une communauté chrétienne engagée, sous le signe de l’Eucharistie ».
Et d’énumérer différents secteurs prioritaires: catéchuménat, lieux de culte, jeunesse et associations diverses (27), développement socio-économique sous l’égide de la « Caritas » récemment fondée, justice sociale, et particulièrement défense des droits des femmes et du bien-être des enfants. Le P. Sharma signale que 9% des femmes seulement sont alphabétisées et que la mortalité infantile est de 40% environ.