Eglises d'Asie

Contrôle des naissances: les évêques condamnent le gouvernement

Publié le 18/03/2010




Une lettre pastorale, publiée le 7 octobre 1990 par la Conférence épiscopale et lue dans toutes les églises du pays, demande à “tous ceux qui veulent rester fidèles aux valeurs de l’Evangile” de ne pas s’associer au programme gouvernemental de contrôle des naissances. Le texte est intitulé: “L’amour c’est la vie

Les évêques s’adressent aux pauvres dans les termes suivants: “Nous connaissons vos difficultés… Essayez de pratiquer les deux vertus de prudence et de générosité en utilisant des moyens naturels de contrôle des naissances… Dieu n’abandonne jamais ceux qui se montrent héroïques et qui dépendent de Lui pour toutes choses”. Quand aux couples plus riches, ils sont appelés à “accepter joyeusement les responsabilités parentales, expérimenter leurs enfants comme des sources de joie et les élever d’une manière qui corresponde à leur dignité de personnes

Les prêtres et pasteurs sont mis en garde contre “une campagne systématique à travers le monde qui dégrade la valeur de la vieQuant au personnel médical des cliniques et hôpitaux, les évêques leur demandent “de ne pas vendre leur âme et d’être honnête vis-à-vis de leurs patients en les informant sur les effets secondaires des produits pharmaceutiques qu’ils leur donnent

A l’origine, cette lettre pastorale devait être publiée au mois de juillet 1990 à l’issue de la réunion de la Conférence épiscopale. Sa publication fut retardée quand Mme Aquino demanda l’ouverture d’un dialogue avec l’Eglise au sujet du programme gouvernemental de contrôle des naissances. Les évêques s’étaient donc contentés de publier des principes généraux de discernement sans s’attaquer directement au programme du gouvernement. La lettre pastorale du 7 octobre, au contraire, en parle comme d’une tentative de manipulation des familles et de promotion de “valeurs incompatibles avec une vie familiale chrétienne

Les Philippines comptent aujourd’hui 62 millions d’habitants et la population croît de 2,4% par an. La moitié environ des Philippins vivent en dessous du seuil de pauvreté. L’avortement est illégal dans le pays, mais un rapport récent du Centre philippin de journalisme estime à 750 000 le nombre annuel des avortements clandestins.