Les terrains mis à leur disposition sont arides et aucun système d’irrigation n’y existe. Par ailleurs, les gens appelés à les cultiver ne connaissent rien aux méthodes agricoles propres aux climats secs. Comble d’infortune, les maigres récoltes qu’ils avaient pu y faire lever ont été détruites par des hordes de sangliers ravageant tout sur leur passage, laissant les fermiers et leurs familles dépourvus de nourriture. Le diocèse les avait aidés en leur distribuant des bulbes d’échalottes et des jeunes plants de cocotiers. Cela aussi fut un échec, déclare le responsable de la commission de développement, qui ironise : “Nulle part on ne voit dans ce coin ni cocoteraie ni champ d’échalottes…”
Pour survivre dans cette île de Ceram au nord de la province, les paysans en sont réduits à abandonner les campagnes où ils étaient installés et, changeant de profession, à tenter de trouver un emploi dans les régions industrielles, auprès des scieries et des usines pétrochimiques. Ils entrent là en compétition avec la population ouvrière locale, ce qui entraîne fatalement des conflits d’où n’est pas exclu un certain racisme. Une difficile réinsertion, à laquelle les organes diocèsains s’efforcent d’apporter leur contribution, en collaboration avec l’administration locale.