Eglises d'Asie

Synode: les évêques d’Asie aimeraient une certaine latitude…

Publié le 18/03/2010




Les évêques et les experts asiatiques présents au synode sont profondément conscients des réalités de l’Asie et ont des idées précises sur ce qu’il faudrait y faire pour la formation des futurs prêtres. C’est pourquoi ils ont déclaré vouloir jouir d’une certaine latitude dans la formulation d’une politique précise dans ce domaine.

A l’exception des Philippines, le christianisme est très minoritaire sur le continent, alors que plusieurs grandes religions y jouent un rôle important. A tort ou à raison, il est perçu comme étant “habillé à l’occidentale”, et lié à l’histoire de la colonisation. Par ailleurs, la multiplicité des différents “christianismes” est difficile à comprendre pour les Asiatiques et la prolifération récente de sectes aux ressources financières importantes a projeté ce problème sur le devant de la scène.

Dans son intervention Mgr Alphonsus Mathias, archevêque de Bangalore en Inde, a déclaré par exemple: “Notre éducation et notre formation au sacerdoce sont sans aucun doute tournées dans une large mesure, presque exclusivement vers l’intérieur, une perspective à l’intérieur des limites de l’Eglise et de la vie de l’Eglise. La formation sacerdotale doit également voir le prêtre dans le contexte d’une société pluraliste du point de vue religieux, avec une contribution positive à son humanité et à son développement religieux, ou dans une situation de fondamentalisme et de fanatisme qu’il doit reconnaître en tant que tel. Il doit être formé au dialogue religieux… … Nous avons jusqu’à ce jour adopté de préférence une approche religieuse sémitique dans la formation sacerdotale, nous orientant vers un Dieu transcendant. Nous devons maintenant la compléter par l’approche religieuse non sémitique, comme le font les religions orientales qui tendent à considérer Dieu comme immanent et à mettre l’accent sur le réveil personnel, sur l’illumination et sur la formation à devenir disciples”.

Il est de la responsabilité de la communauté chrétienne, disent encore les évêques d’Asie, d’aider les peuples de leur continent à examiner le christianisme de manière plus objective. Ils proposent donc des changements importants dans les programmes de formation des prêtres en Asie. Celle-ci devrait comporter l’étude obligatoire et approfondie des grandes traditions religieuses. Des centres de recherche devraient être créés à cet effet. La dimension missionnaire devrait être introduite dans la spiritualité des futurs prêtres, et faire partie de leur engagement au service de l’Eglise.