Eglises d'Asie

Un dirigeant syndical critique l’Eglise

Publié le 18/03/2010




M. Paterno Menzon, dirigeant d’une confédération syndicale comptant 800 000 membres, a sévérement critiqué l’Eglise de Manille accusée d’avoir été absente du conflit social qui a provoqué la grève générale du 24 octobre 1990. Celle-ci avait dégénéré en violents affrontements et causé la mort de 7 personnes dans la capitale.

M. Menzon, l’un des principaux organisateurs de la grève, déclarait, le 26 octobre, qu’aucun dialogue n’avait pu être engagé avant la grève générale parce que le gouvernement de Mme Aquino avait refusé la négociation. Il a ajouté par ailleurs: “A Cebu – 550 km au sud de Manille – il existe un comité tripartite composé de représentants des syndicats ouvriers, du patronat et du cardinal Vidal, qui facilite les négociations lors des conflits sociaux. A Cebu, l’Eglise joue un rôle positif. […] Si nous avions eu un cardinal Vidal à Manille, je pense que la grève générale aurait pu être évitée”.

M. Menzon a ensuite ajouté que le cardinal Sin, archevêque de Manille, était sans doute moins crédible comme médiateur que le cardinal Vidal parce que beaucoup de travailleurs le jugent “100% favorable à Mme Aquino. Il est possible que ce ne soit pas la vérité, mais c’est ainsi qu’il est perçudisait encore M. Menzon.

Mgr Gabriel Reyes, évêque auxiliaire de Manille, répondant à M. Menzon, précisa que les évêques avaient présenté à Mme Aquino la demande des syndicats d’ouvrir des négociations. Mais ils l’avaient fait discrètement, car aucune des parties en présence n’avait demandé leur médiation.

La grève générale du 24 octobre avait été décidée pour exiger une augmentation de 7,5F du salaire journalier des ouvriers de Manille. Le gouvernement estimait qu’une augmentation de 3,5 F était suffisante.