Eglises d'Asie

Comment contrôler l’émigration?

Publié le 18/03/2010




“Le gouvernement est en train de créer des emplois sur place. Nos compatriotes n’auront plus à quitter leurs familles ni à subir les humiliations infligées par les employeurs étrangers”. Mgr Alberto Piamonte, archevêque de Jaro, dans les Visayas de l’Ouest, commente ainsi le travail commencé par le gouvernement à Pavla, près de Iloilo, où une zone agro-industrielle couvrant 90 hectares offrira bientôt des possibilités de travail aux habitants de la région.

L’émigration est devenue un grave problème pour le développement de cette région centrale des Philippines. Beaucoup doivent aller jusqu’à Manille au nord, ou à Mindanao au sud, à la recherche d’un emploi: ils ne font souvent qu’augmenter le nombre des pauvres et des chômeurs.

Une enquête organisée par la Commission de la population, en 1987, a montré que sur les 5,3 millions d’habitants de la région, 73% vivent en-dessous du seuil de pauvreté. La densité de la population atteint 263,2 habitants au km2: la plus forte de l’archipel.

La migration des campagnes vers la ville disloque les familles. Certains, ne pouvant supporter leur solitude, se remarient et fondent une deuxième ou une troisième famille.

Par ailleurs, ceux qui partent sont souvent des travailleurs qualifiés, qui privent ainsi leur propre région de sa main d’oeuvre et retardent d’autant son développement.

De 1975 à 1980, 105 000 personnes sont parties vers Manille. Au début des années 70, il y en avait eu le double. D’autres émigrent à Négros, où ils travaillent dans les plantations de sucre. Mais leur nombre a diminué depuis les années 60-70, en raison de la crise qui a affecté l’industrie sucrière dans le monde entier.

Cette région des Visayas occidentales est, aux Philippines, la plus grosse productrice de riz et de crevettes. Davantage d’agro-industries créeraient des emplois et aideraient à contrôler l’émigration.