Eglises d'Asie

Le 7ème plenum et l’avenir des catholiques patriotes.

Publié le 18/03/2010




A l’issue du 7ème plenum du Comité central du Parti, qui s’est tenu à Hanoï du 17 au 26 novembre 1990 (10), on peut s’interroger sur l’importance à venir d’une institution que, jusqu’ici, l’Etat et le Parti ont toujours privilégiée: le Comité d’union des catholiques patriotes. Selon le communiqué final, en 1991, année de rigueur extrême (11), sera mise en oeuvre « une compression du personnel administratif et des appareils … dans les organisations de masse » dont le Comité fait partie. Par ailleurs, selon des sources vietnamiennes bien informées, les nouveaux statuts du Parti, qui seront proposés à la discussion publique avant leur adoption par le prochain congrès, prévoient une séparation de l’Etat et du Parti. Ce dernier devrait donc, de plus en plus, se désengager de la gestion de la société civile, et, par conséquent, des organismes intermédiaires au moyen desquels il exerçait cette tâche. Le Comité d’union des catholiques patriotes est un de ces organismes.

Si cette orientation est maintenue, les résultats des travaux et les résolutions du 2ème Congrès des catholiques patriotes qui s’est tenu à Hanoï au début d’octobre 1990 (12) risquent d’être très rapidement dépassés. En effet, ce deuxième Congrès a été, semble-t-il, celui de la continuité. Les 136 prêtres, 17 religieux et 150 laïcs réunis à Hanoi avaient réélu aux postes de président et de secrétaire général deux ancêtres du mouvement, le père Vo Thanh Trinh et le père Nguyên Thai Ba (13). La résolution adoptée par les membres du Comité affirmait la solidarité des catholiques avec leur peuple en même temps que leur confiance dans la direction du Parti communiste vietnamien. La lettre envoyée par le Congrès aux prêtres, religieux et fidèles du Vietnam s’inspirait aussi des mêmes thèmes.

Il semble que les autorités civiles se soient fortement intéressées à ce Congrès. Des personnalités politiques s’étaient déplacées nombreuses, et M. Nguyen Van Linh avait reçu la totalité des délégués dès le premier jour. Dans sa causerie, il a insisté sur l’invariabilité (truoc sau nhu môt) de la politique religieuse du Parti. Il reconnaissait cependant qu’ici et là, certains responsables régionaux en avaient une conception erronée et avaient, parfois, porté atteinte aux droits des croyants. Il recommandait ensuite à ses auditeurs de s’associer aux autorités locales pour lutter contre les « mauvais éléments qui se servent de la religion à des fins coupables, qui détruisent l’harmonie naturelle entre la religion et le monde profane, mettent en cause la stabilité politique, attentent à la paix et à l’ordre publics et portent tort au bien commun du peuple ».