Eglises d'Asie

Les chrétiens et l’empereur

Publié le 18/03/2010




De très nombreux chrétiens se sont joints aux divers groupes politiques et associations diverses qui ont protesté contre les cérémonies du couronnement du nouvel empereur Akihito. C’est surtout le « Daijosai » (7), célébré les 22 et 23 novembre 1990, qui a été objet de controverse depuis la mort de Hirohito en janvier 1989.

La Conférence épiscopale a critiqué le « Daijosai » parce que c’est un rite shintoïste et, en l’accomplissant, l’empereur ne respecte pas la séparation de l’Etat et de la religion. La Commission « Justice et paix », quant à elle, a protesté en arguant que le gouvernement ne respectait pas les termes de la Constitution d’après guerre.

Dès le début de l’année 1990, le Conseil chrétien national qui regroupe plusieurs Eglises protestantes avait lancé une campagne de signatures pour exiger que le principe de la séparation de la religion et de l’Etat soit respecté durant les cérémonies du couronnement. Au mois de novembre 1990, 70 000 signatures avaient déjà été rassemblées. Par ailleurs, une cinquantaine de chrétiens ont fait une grève de la faim de 100 heures à partir du 22 novembre.

Un certain nombre de protestations sont aussi venues d’autres secteurs de la population japonaise. Certains ont même engagé une procédure judiciaire contre le gouvernement, arguant des énormes dépenses causées par les cérémonies du couronnement et endossées par le contribuable.

Il n’y avait pourtant pas unanimité, au moins dans l’Eglise catholique, au sujet des cérémonies du couronnement. Une messe a d’ailleurs été célébrée à Tokyo, par un groupe de prêtres et de laïcs, à l’intention du nouvel empereur, le 12 novembre, et le Vatican était représenté au couronnement par le cardinal Giuseppe Caprio.

On peut noter que la majorité des Japonais a montré assez peu d’enthousiasme pour les diverses cérémonies, et s’est contenté de jouir d’un week-end plus long que d’habitude grâce au jour férié accordé pour l’occasion, le vendredi 12 novembre.

Un sondage commandé par le journal « Yomiuri » montre que 13% seulement des Japonais ont fait preuve d’un grand intérêt pour les cérémonies du couronnement; 40% s’y sont intéressés modérément; 46% n’y ont porté que très peu ou pas d’intérêt. On sait cependant par ailleurs qu’une grande majorité de Japonais reste favorable à l’institution impériale.