Eglises d'Asie

Pas de privilèges, la liberté seulement !

Publié le 18/03/2010




Le 24 novembre 1990, le jour de la fête des 117 martyrs du Vietnam, le pape Jean Paul II, devant les 21 évêques vietnamiens présents à Rome, s’est félicité du dialogue qui s’est instauré entre le Saint-Siège et la République du Vietnam à l’occasion du récent voyage à Hanoï d’une délégation romaine. Rendant compte des résultats de cette même visite, le cardinal Etchegaray avait parlé d’un « timide printemps » après un hiver rigoureux.

Le pape s’est montré confiant dans l’avenir mais a insisté sur un certain nombre de libertés qui font encore défaut à l’Eglise du Vietnam: « L’Eglise ne demande pas de privilèges; elle demande seulement qu’on lui accorde la liberté de servir son pays avec toutes ses capacitésLes évêques, a-t-il déclaré, devraient pouvoir ordonner tous les séminaristes qui ont terminé leur formation. Il a aussi souhaité qu’aucun obstacle ne s’oppose à l’ouverture de nouveaux séminaires, et que ceux-ci puissent accueillir tous les candidats, sans limitation de nombre. Il a suggéré que les professeurs et directeurs spirituels soient autorisés à venir se former dans les meilleures universités. Il a également évoqué les congrégations et instituts de vie religieuse qui devraient pouvoir ouvrir des maisons destinées à la formation des novices.

Le président de la Conférence épiscopale, Mgr Nguyên Minh Nhât, avait, au début de cette rencontre, brièvement évoqué les épreuves de l’Eglise du Vietnam. Il a parlé d’une « situation humainement décourageantede l’impossibilité de dispenser l’éducation religieuse aux fidèles, du nombre décroissant de prêtres et de séminaristes. Il a aussi mentionné qu’au Vietnam, « un diocèse sur cinq n’a plus d’évêque à sa tête