Le typhon a disloqué l’infrastructure économique, l’agriculture, les communications, l’électricité, le service d’eau potable, dans les Visayas, ce groupe d’îles qui forment le centre de l’archipel des Philippines.
Selon Mgr Leopoldo Tumulak, évêque auxiliaire de Cebu, “Le premier souci de l’Eglise, en ce moment, est de contrôler les prix des produits de première nécessité. On prévoit une période de pénurie. Nous avons l’intention d’établir des centres de distribution de nourriture”.
Au cours d’une réunion avec les prêtres du diocèse et les membres de la conférence “évêques-hommes d’affaires”, il a demandé aux commerçants d’assurer ce contrôle des prix et la distribution régulière des marchandises.
Il agissait au nom du cardinal Vidal, absent à l’époque: “Nous avions fait la même chose au cours de la tentative de coup d’état, en décembre 1989”, dit-il. Et le cardinal lui-même télégraphiait bientôt de Rome: “Que tous sans exception puissent avoir accès aux produits de première nécessité, aux prix les plus raisonnables. Il faut utiliser tous les moyens à notre disposition pour alléger la souffrance de ceux qui ont faim, des blessés”.
En réponse à leur appel, la chambre locale du commerce et de l’Industrie a lancé la campagne “Debout, Cebu!” en vue de remettre rapidement l’île sur pied. On veut coopérer avec le gouvernement. Malheureusement, les efforts ne sont pas forcément couronnés de succès. “Nous voyons avec tristesse que certains essaient de profiter de ce désastre”, dit Mgr Tumulak. Et il ajoute que le défi lancé par l’Eglise ne consiste pas seulement à aider les gens dans leur malheur, mais à les encourager à venir au secours des autres. C’est en des circonstances comme celles-là qu’on aimerait voir surgir les vraies valeurs chrétiennes, conclut l’évêque.