La chose n’aurait rien d’extraordinaire si Mme Aquino et M. Laurel n’étaient pas à couteaux tirés, pratiquement depuis le début de leur mandat, et si M. Enrile n’était sous le coup d’une inculpation pour avoir, dit-on, inspiré le coup d’Etat de décembre 1989. La presse a publié des photos de la présidente, du vice-président et du sénateur se tenant la main pendant la récitation du “Notre Père”…
Le cardinal Sin, archevêque de Manille, qui célébrait, a félicité les politiciens pour leurs retrouvailles dans la prière. Une nouvelle fois, il a lancé un appel pour qu’enfin la violence disparaisse du pays. Et il donne un avertissement: “Nos compatriotes ne devraient pas avoir à subir plus longtemps des leaders nationaux talentueux, amoureux de leur pays et de leur peuple, mais dépensant une énergie précieuse à se dénigrer, à s’empêcher de travailler et à se détruire mutuellement”.
De son côté, M. Laurel espère que cette messe marquera “le commencement de quelque chose de bien. Cela peut faire avancer l’unité nationale tant désirée par nos compatriotes. Nous avons fait un grand pas”, dit-il.
Quant à M. Enrile, il constate: “Nous ne pourrons pas faire disparaître nos différences politiques. Mais nous pouvons y introduire la courtoisie. Cessons de dénigrer”.