Eglises d'Asie

Solidarité avec les travailleurs immigrés

Publié le 18/03/2010




Sur le thème « Vivre avec des travailleurs venus d’ailleurs », un séminaire international a eu lieu à Yokohama au Japon, du 5 au 10 novembre 1990. Organisé sous le patronage de la Fédération des conférences épiscopales d’Asie, il a réuni 20 participants venant de divers pays du continent, et une soixantaine de Japonais.

La réflexion a été consacrée principalement aux traitements discriminatoires dont sont victimes les travailleurs immigrés au Japon. Plusieurs ont d’ailleurs été invités à donner leur témoignage. L’ancien provincial des franciscains, qui travaille lui-même à mi-temps, a aidé les participants dans leur réflexion théologique.

Certains de ceux-ci ont pu rendre visite à des travailleurs immigrés dans leurs familles ou sur leurs lieux de travail. Ils ont ainsi rendu visite à des clubs où sont employées les Philippines et à des bateaux dans le port de Yokohama. Ils sont aussi allés dans la région de Kawasaki, où travaillent de nombreux Coréens. Plusieurs ont même assisté à quelques séances d’un tribunal s’occupant des étrangers.

Dans les comptes rendus, il a été noté que la politique du gouvernement japonais, qui refuse d’accorder des visas de travail aux étrangers, laisse ceux-ci dans une situation extrêmement vulnérable (12). Ceux dont les papiers ne sont pas en règle ne sont protégés par aucune assurance; ils vivent et travaillent dans des conditions inhumaines et sont souvent traités comme « objets jetables »: on s’en débarrasse quand ils ne servent plus. D’autres problèmes se posent encore: la solitude, les frustrations, l’inquiétude causée par leur situation illégale, l’éloignement de la famille, et, pour les femmes, le fait d’être traitées comme des objets dans une société qui admet la prostitution.

Ces problèmes, disent les participants du séminaire, se trouvent multipliés par des attitudes particulières à la société japonaise, comme le culte de l’empereur, qui encourage de fausses notions sur le nationalisme et l’homogénéité du peuple japonais et l’amène à mépriser les Asiatiques plus pauvres, en l’occurence les travailleurs immigrés.

Il faut ajouter que les medias ne véhiculent pas une image objective de ce problème des migrants: ils assimilent, par exemple, assez couramment les travailleuses des Philippines à des prostituées. Et le système légal japonais n’est pas outillé pour traiter des problèmes des étrangers.