L’économie de l’île de Cebu a été très affectée par cette catastrophe naturelle. Avec la récente augmentation des produits pétroliers, la situation n’a fait qu’empirer (12). Depuis le début de la crise au Moyen-Orient, ces prix ont augmenté d’environ 80%!
Des fonds ont bien été affectés à la province sinistrée par le gouvernement central de Manille. Une aide financière a été reçue de Belgique et des Etats-Unis. Mais l’argent met parfois longtemps à atteindre ses destinataires. Il arrive aussi qu’une partie s’en perde en route…
Le P. Francis Connon, rédemptoriste, cite par ailleurs des patrons qui retenaient sur le salaire de leurs employés le montant de l’aide que ceux-ci avaient reçue d’autre part. Des sociétés faisaient passer comme venant d’elles-mêmes des sommes données par des associations charitables. “Il est anormal, dit le religieux, que les hommes d’affaires se fassent de la publicité sur le dos des travailleurs, qui, eux, ont souffert du typhon”.
A Baguio, dans l’île de Luçon, qui fut en juillet dernier terriblement secouée par un séisme, la situation est similaire. Depuis le jour du tremblement de terre, quelque 294 familles vivent sous des tentes. Au début d’octobre, certains avaient obtenu la permission d’occuper des dortoirs. Ils demandaient au gouvernement de les y laisser pour une période de six mois. Mais un mois plus tard, des équipes de démolition faisaient disparaître leur abri. Ces réfugiés en ont été réduits à bâtir des “tentes” faites de morceaux de plastique et autres déchets récupérés après la destruction de leur refuge. La région se trouve à presque 2 000 mètres d’altitude. De décembre à février, il peut y faire très froid.