Si le sondage d’opinion publié par le « Monitor » place le prophète Mahomet en 11ème position seulement sur 50, ce n’est pas la faute du « Monitor », dit M. Hasjmy, mais celle des missionnaires musulmans qui n’ont pas su instruire leurs fidèles ni « moderniser leurs méthodes d’instruction religieuseDans un article publié le 22 octobre 1990 dans le « Serambi Indonesia », il ajoute que la colère et l’indignation destructrices contre les non-musulmans ne mènent à rien.
De son côté, M. Abdurrachman Wahid, président du « Réveil des oulémas », déclarait que le « Monitor » n’avait sans doute pas d’arrière-pensée en publiant le sondage en question, et que l’interdiction qui avait frappé l’hebdomadaire à la suite de cette publication augurait mal de l’avenir de la liberté de la presse dans le pays. Il appelait aussi les intellectuels musulmans à plus de « maturité intellectuelle et religieuse
Rappelons que la publication, le 15 octobre 1990, de ce sondage par le « Monitor », un hebdomadaire appartenant au groupe de presse catholique « Gramedia », avait provoqué des manifestations à Jakarta, la mise à sac des bureaux du journal, son interdiction par le gouvernement ainsi que le licenciement de son rédacteur en chef. A la suite de ces incidents, une campagne avait aussi été menée contre le quotidien « Kompas », appartenant au même groupe que le « Monitor ». « Kompas » avait perdu plusieurs milliers de lecteurs en quelques jours.
