Eglises d'Asie

Réfugiés: tentative d’immolation par le feu au camp de Whitehead à Hongkong

Publié le 18/03/2010




Le 14 novembre 1990, 7 Vietnamiens réfugiés à Hongkong ont tenté de s’immoler par le feu au camp de Whitehead. Ils avaient mis le feu à leurs habits, préalablement arrosés d’alcool. Les autorités du camp ont rapidement mis un terme à cette tentative et les réfugiés, après avoir reçu les premiers soins à l’intérieur même du camp, ont été transportés à l’hôpital “Prince de Galles”. Selon un communiqué de presse, un seul d’entre eux serait dans un état grave. Les six autres seraient hors de danger. Les 7 réfugiés faisaient partie d’un groupe de dix pensionnaires du camp qui, depuis plusieurs

jours, avaient entamé une grève de la faim pour protester contre la décision des autorités de Hongkong à leur égard: refus du statut de réfugié et obligation de retourner dans le pays qu’ils ont fui. Cet holocauste collectif a provoqué une grande émotion au sein d’un certain nombre d’organisations humanitaires et dans la diaspora vietnamienne. En France et aux Etats-Unis des manifestations ont été organisées, particulièrement devant les ambassades de Grande-Bretagne.

Il semble bien que le programme, mis en place récemment, de rapatriement de personnes “ne s’opposant pas à leur retour”, ne rencontre que peu de succès auprès des réfugiés vietnamiens à Hongkong. De retour d’une visite au Vietnam, M. Clinton Leeks, coordinateur pour les réfugiés, a exprimé le désappointement des gouvernements du Vietnam et de Hongkong devant le petit nombre de personnes “acceptant” ce type de rapatriement: 23 pour le mois de décembre 1990. Plus de la moitié des réfugiés faisant partie du groupe initialement prévu a été éliminée par le Haut-commissariat aux Réfugiés pour défaut de consentement. Cependant, le coordinateur a réaffirmé la volonté des deux gouvernements de renvoyer au Vietnam 1 000 réfugiés par mois, chiffre prévu par les accords entre la Grande-Bretagne et le Vietnam.

La majorité des Etats concernés par le problème des réfugiés vietnamiens soutiennent aujourd’hui la politique actuelle de la Grande-Bretagne. C’est ainsi que le gouvernement australien vient d’exprimer, le 15 décembre 1990, son désaccord avec une proposition de l’Eglise catholique locale. Celle-ci avait décidé de prendre en charge et d’installer en Australie 1 000 “boat-people”, classés migrants illégaux par les pays de premier asile. Les autorités gouvernementales ont mis en avant le fait que l’Australie était signataire du “Plan global d’action”, prévoyant le rapatriement volontaire ou non volontaire des demandeurs d’asile vietnamiens classés “non-réfugiés” après la procédure du “screening”: elle ne pouvait donc les accueillir sur son sol…

Par ailleurs, la Communauté européenne, au début du mois de décembre, vient de mettre en oeuvre un plan d’assistance aux “boat-people” rapatriés au Vietnam. Il s’agit d’une aide économique de 107 millions de dollars, visant à améliorer les conditions de vie des communautés qui accueillent les rapatriés.