Eglises d'Asie

Handicapés: appel à la solidarité nationale

Publié le 18/03/2010




Mgr Nguyen Van Binh vient récemment d’offrir une somme de 6 600 dollars destinée à la construction d’une maison pour un invalide de guerre. Cette maison a été édifiée sur un terrain appartenant au diocèse de Hô Chi Minh-Ville, par de jeunes volontaires catholiques.

Ce geste reste fort symbolique face aux besoins que suggèrent les chiffres cités plus bas. Mais il est loin d’être isolé: cette forme de solidarité est largement pratiquée dans de nombreuses paroisses catholiques du Vietnam. Par ailleurs, il s’inscrit à l’intérieur d’un nouveau rôle de suppléance que les autorités assignent désormais à la société civile au Vietnam. L’un après l’autre, les divers services publics affichent d’énormes carences que la population est appelée à combler. Après l’Education nationale qui n’hésite plus à faire appel aux écoles “fondées par le peuple” et qui a rétabli les frais de scolarité pour toutes les écoles publiques, c’est maintenant le service des Affaires sociales et le service de Santé qui ont recours à la solidarité nationale.

C’est ainsi qu’à l’issue d’un séminaire sur la santé qui a eu lieu au début de janvier 1991, le ministre du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, M. Tran Dinh Hoan vient de faire savoir que, faute de moyens, l’Etat ne peut désormais prendre en charge correctement les handicapés et victimes de malformations. Il lance un appel à la population vietnamienne pour qu’elle constitue une organisation humanitaire destinée à “leur procurer de meilleures conditions de vie”.

Selon des chiffres publiés par le journal de Hanoï, ces handicapés constitueraient 10% de la population, à savoir 6 millions de personnes. Une bonne partie d’entre eux sont des mutilés de guerre, déjà très nombreux avant 1975. Le même journal attribue cet état de choses à diverses causes: les conséquences des dernières guerres, les produits chimiques déversés par les Américains, les accidents du travail dans les secteurs industriels ou agricoles.

Le recours à l’initiative privée est maintenant fréquent dans le domaine de la santé. Des centaines d’établissements médicaux privés ont été fondés en 1989 qui tentent de remédier aux insuffisances des cliniques et hôpitaux publics ainsi qu’à la détérioration générale qui touche le service de Santé vietnamien. Dans ces établissements privés, on trouve quelquefois des médecins et infirmiers ayant atteint l’âge de la retraite. Plus souvent, ces derniers appartiennent encore au secteur public, mais viennent dans ces cliniques privées, en dehors de leurs heures de travail officiel, accomplir un travail plus lucratif.