Les autorités locales désiraient par là montrer aux Koweitiens la reconnaissance des Philippines pour les nombreux emplois offerts dans leur pays aux habitants de l’archipel. Mais le cardinal réagit: “S’il est vrai que nous désirons la paix, pourquoi envoyer des troupes faire la guerre?”
De son côté, le cardinal Sin, archevêque de Manille, insistait, le 15 janvier 1991, au cours d’une veillée de prière, sur la nécessité pour chacun de faire la paix en lui-même. Il demandait aussi que la paix soit rétablie à l’intérieur du pays: “Comment pouvons-nous maudire le manque de coeur et le bellicisme de Saddam Hussein, et, en même temps, détruire les habitations de nos pauvres et rester indifférents lorsque des provinces entières se trouvent soumises au contrôle des groupes rebelles ou des militaires?” Il comparait la violation des droits du Koweit par l’Irak à la privation de leurs droits dont sont victimes les fermiers sans terre des Philippines, les squatters et les travailleurs sous-payés.