Il semble bien en effet que des divisions se dessinent à l’intérieur des groupes rebelles dirigés par le parti communiste. Les “durs” veulent intensifier la campagne de violence qui avait submergé Manille en décembre 1990. Mais la majorité serait en faveur d’une attitude plus conciliante et d’une approche politique des problèmes auxquels le pays doit faire face.
En fait, en plusieurs endroits, la question serait dépassée, le gouvernement ayant réussi à disperser les rebelles et à les chasser des villages où ils avaient fait la loi pendant des années. Par suite, les habitants de ces régions ne se sentent plus obligés de payer “l’impôt” aux communistes. L’économie locale ne s’en porte que mieux.
Ainsi, autrefois, autour de Bicol, 200 familles de pêcheurs devaient remettre aux communistes un cinquième de leurs prises; les cultivateurs étaient obligés de leur abandonner de 10 à 15% de leurs récoltes. Quant aux aborigènes, ils étaient taxés par famille.
Cette région, qui compte 3 millions d’habitants, est l’une des plus pauvres des Philippines. Selon Mgr Legaspi, archevêque de Caceres, en 1986, les communistes contrôlaient 45% des villages.