Eglises d'Asie

Guérir les blessures du passé ?

Publié le 18/03/2010




Tel est, semble-t-il, le souhait que forment toutes les personnes qui, à Dili, exercent un quelconque pouvoir. On a vu qu’à l’occasion des fêtes de fin d’année, aussi bien l’administrateur apostolique, Mgr Belo, que le gouverneur M. Carrascalao, ont insisté sur la nécessité d’un retour à la paix pour l’ensemble du territoire (10).

Cette atmosphère irénique, qui enveloppait soudainement une région habituellement soumise à des tensions, voire à des répressions menées par l’armée indonésienne, avait

été préparée, a-t-on appris depuis, par un accord tacite entre le gouvernement provincial et l’administration diocésaine, au cours d’une “semaine d’orientation” organisée dès novembre 1990 par la “Province” à l’intention de ses fonctionnaires et des responsables religieux.

Au cours des échanges auxquels cette rencontre donna lieu, le P. Jose Antonio da Costa, actuel secrétaire de l’évêché, parlant de la tolérance réciproque dont les tenants de toutes religions devaient faire preuve, n’avait pas manqué d’extrapoler quelque peu en passant du plan strictement religieux à des applications dans le contexte politique local. Tous les hommes, disait-il, quelle que soit leur foi, leur race, leur culture et leur langue, ou leur nationalité, sont appelés à vivre en esprit de solidarité et d’amour. Or, l’amour ne peut admettre de discriminations et s’adresse à tous d’un même élan, pour qu’ensemble puisse être atteint “le but final du développement du pays: la formation d’une société juste et prospère”.

La conclusion coulait de source: le P. da Costa appelait de ses voeux une véritable coopération entre les représentants de l’Etat et de l’Eglise en vue d’une complète pacification à Timor Oriental.