Les supérieurs de séminaires présents au concile plénier estiment que les problèmes des prêtres ne se réduisent pas à une affaire de chiffres. Selon l’un d’entre eux, des prêtres s’usent à lutter seuls, sans aucune aide.
Un document de travail cite parmi les raisons du manque de vocations le mauvais exemple donné par certains prêtres, en particulier en ce qui concerne le célibat et l’esprit de service. Et il arrive qu’en raison même de ce manque de vocations, les évêques ne soient pas aussi sévères qu’il le faudrait dans le choix des candidats au sacerdoce.
Le P. Joël Tabora, s.j., supérieur du séminaire universitaire de Quezon, pense que, au lieu de présumer que tout séminariste, du simple fait qu’il est entré au séminaire, a la vocation, l’Eglise devrait considérer ce temps de formation comme un temps de mise à l’épreuve. Il insiste sur la nécessité de la formation à la pastorale. Quant à l’activisme chez les gens d’Eglise, il commente: l’évangélisation “ne peut se faire du haut d’une tour d’ivoire. Il faut prendre en considération les réalités auxquelles sont affrontés ceux à qui nous parlons”.
Un autre supérieur explique: l’Eglise se concentre trop sur les villes. En particulier, trop de prêtres, dont les diocèses ont tellement besoin, obtiennent la permission de travailler à Manille ou à l’extérieur du pays.
D’après le P. Tabora, les Philippines ne comptent que 5 500 prêtres pour 45 millions de catholiques. Et encore faut-il enlever de ce nombre quelque 2 000 religieux contemplatifs, enseignants et missionnaires à l’extérieur.