Celui-ci s’occupe de quelque 80 groupes dispersés à travers la ville de Rameshwaram, sur la côte du Tamil Nadu.
D’après le gouvernement de Delhi, les réfugiés étaient 210 000 à la mi-décembre 1990 sur le territoire indien. 50 000 autres sont hébergés dans des camps à l’intérieur même du Sri Lanka.
Tous ont fui la guerre. Ils ont été chassés par la menace des “Tigres tamouls”, ces rebelles qui combattent le gouvernement srilankais depuis plusieurs années, autant que par les bombardements de l’armée officielle. Plus souvent qu’à leur tour, ils se sont trouvés pris entre deux feux.
Mais pour passer en Inde, le voyage coûte cher et il est dangereux. Des barques faites pour une douzaine de personnes en transportent facilement 30 ou 35. Les passagers tombent souvent victimes des contrebandiers et autres pirates. Au plus fort du conflit, en juillet 1990, ils étaient 2 000 à faire la traversée chaque nuit. Ils sont encore 200 aujourd’hui.
L’aide reçue du gouvernement est insuffisante. Mais diverses instances non gouvernementales prennent leur part du travail. C’est ainsi que des volontaires appartenant à la Fédération panindienne des universitaires catholiques accueillent les réfugiés lorsqu’ils débarquent sur le rivage, et les accompagnent auprès des autorités civiles pour les faire enregistrer. L’Eglise pentecôtiste locale prend à sa charge les petits-déjeuners. Par ailleurs, chaque réfugié reçoit 110 roupies (31 F) par mois pour ses dépenses personnelles.
“Nous essayons, dit le P. Amalraj, d’aborder leurs problèmes dans un esprit chrétien, non seulement soucieux de justice, mais avec un profond désir de leur montrer amour et compassion. C’est le coeur lourd qu’ils ont traversé la mer, et ils cherchent une oreille compatissante
Le 30 janvier 1991, les autorités fédérales ont dissous le gouvernement de l’Etat du Tamil Nadu, officiellement à cause des désordres créés par les militants tamouls srilankais qui ont trouvé refuge dans les camps.