Eglises d'Asie

Priorité aux pauvres, aux laïcs

Publié le 18/03/2010




Le second concile plénier des Philippines s’est clos, le 17 février 1991 à Manille, sur un nouvel engagement en faveur d’une “option préférentielle” pour les pauvres, et pour une plus grande place offerte aux laïcs dans la conduite des affaires de l’Eglise.

Au cours de la messe de clôture, Mgr Legaspi, président du concile, demandait aux catholiques de se joindre à l’élan donné par la réunion à “une nouvelle évangélisation”. “Ce travail, dit-il, est un véritable défi… Les blessures infligées à notre société par les conflits et la violence sont profondes. De nos jours, aux Philippines, simplement parler de paix est souvent considéré comme folie. Notre économie, nos structures, notre système politique, sont marqués au coin de la corruption”.

Selon Mgr Orlando Quevedo, archevêque de Nueva Segovia, “l’option en faveur des pauvres exige une totale transformation” des attitudes des Philippins à l’égard de la richesse et du pouvoir: “Il faut que l’Eglise ait le courage de se mettre du côté des faibles, surtout là où il y a conflit” dit-il, et il prévoit que prêtres et évêques vont devoir simplifier leur style de vie. Au cours de leurs années de formation, les séminaristes devront être mis en contact direct avec la pauvreté.

De son côté, Mgr Francisco Claver ne demande pas aux riches de se débarrasser de leurs richesses: bien plutôt, dit-il, “Qu’ils s’interrogent sur leur style de vie: est-il extravagant, marqué par le luxe ? Est-il chrétien ? Commençons par leur demander de se soucier des pauvres, de se préoccuper de justice”. Tel est le principe sur lequel l’Eglise devra s’appuyer lorsqu’elle parlera, par exemple, de la réforme agraire.

Pour Mgr Bacani, évêque auxiliaire de Manille, “Nouvelle évangélisation” veut dire que l’Eglise se donnera des buts plus clairs et trouvera de nouveaux moyens de proclamer la Bonne Nouvelle. Il faut inspirer “une nouvelle ferveur” enracinée dans une spiritualité plus profonde, “en vue de la vie éternelle, mais engagée dans le monde”. L’Eglise veut devenir une “Eglise en mission”, où chacun prend ses responsabilités, au lieu de se contenter de recevoir. “La transformation de l’Eglise et de la société, à laquelle nous visons, n’a pas seulement pour but de remplir les églises: elle doit améliorer la qualité de la foi de notre peuple”.

Les efforts des laïcs pour le développement sont l’un des signes d’espoir reconnus par le concile. L’Eglise des Philippines encourage la formation des petites communautés chrétiennes.

Tout au long de ces quatre semaines de dialogue, 400 propositions de résolutions ont été soumises à la discussion des délégués. 87 seulement ont été retenues. Le document final doit inclure des commentaires sur des sujets tels que la franc-maçonnerie, le diaconat permanent, la responsabilité parentale, la purification des pratiques religieuses populaires, l’oecuménisme, la justice sociale.

Le concile encourage le choix de “vrais leaders chrétiens” aux postes de responsabilité politique, et il demande aux religieux de s’abstenir de toute participation à la politique partisane. Lorsque le document final aura été approuvé par Rome et publié, les évêques formuleront un plan d’action en rapport avec les recommandations du concile.