Le chômage dans les campagnes, la précarité des salaires, l’absence des services les plus élémentaires et les catastrophes naturelles expliquent en grande partie l’émigration vers les villes.
La population urbaine des Philippines, qui était de 24% en 1948, est passée à 37% en 1980 pour atteindre les 42% en 1989. On prévoit pour l’an 2 000 un record de 48%.
Manille, avec ses 8 millions d’habitants, connaît la plus grande concentration de bidonvilles, suivie de près par Davao, dans l’île de Mindanao, puis Cebu et Bacolod dans les Visayas.
49,5% des familles philippines vivent en-dessous du seuil de pauvreté, disposant de moins de 500 FF par mois.
Et cette émigration vers les grandes villes est à l’origine d’une augmentation importante du nombre des enfants vivant dans la rue et de ceux qui se livrent à la prostitution. Ainsi, dans le grand Manille, on comptait, en 1989, 60 000 mineurs sans abri: dans les autres villes, ils étaient 25 000. En 1986, le nombre d’enfants prostitués s’élevait à 20 000.