Soeur Shalini D’Souza fait allusion à la menace proférée par le Conseil socialiste national du Nagaland. Cette dernière organisation, qui est elle-même hors la loi, estime que l’on devrait « exécuter » les prostituées et les drogués atteints du sida.
La religieuse, qui est responsable du secteur féminin de l' »Indian Social Institute », dirigé par les jésuites à Delhi, commente: « Cette attitude ne manque pas d’ironie. Voilà une organisation souterraine perpétuellement menacée, qui s’attaque à un autre secteur faible de la société ». La soeur appartient au « Mouvement de lutte contre la discrimination à l’égard des malades du sida ». Cette dernière association est formée de volontaires venus de divers horizons, religieux et autres.
La soeur D’Souza fait remarquer aussi qu’une telle menace risque de forcer les malades à se cacher et à refuser l’aide qu’ils pourraient obtenir des instances médicales. Ce qui aurait pour résultat de favoriser la propagation du fléau.
Le problème est très réel. Le petit Etat du Manipur, au nord-est de l’Inde, ne compte en effet pas moins de 30 000 drogués, et un millier de personnes ont été jusqu’à maintenant déclarées porteuses du virus du sida: 97% d’entre elles ont entre 15 et 35 ans.