Les chrétiens n’échappent pas à l’arrosage, bien sûr. Et ils commencent à se demander s’il ne serait pas possible d’intégrer cette fête hindoue dans leur calendrier liturgique et d’en faire une célébration de la création, un hommage au Dieu créateur. “L’Eglise pourrait ainsi rappeler aux hommes leurs obligations envers la nature”, dit le P. Arokiasamy, de “Vidyajyothi”, faculté de théologie dirigée par les jésuites à Delhi.
Et le P. Subhash Anad, professeur au séminaire pontifical de Pune, ajoute: “Holi célèbre la fin de l’hiver et l’arrivée du printemps. Cette fête inaugure le renouveau de la vie dans la nature. Des mythes religieux furent ajoutés par la suite et le sens original a peu à peu disparu”.
Quant au P. Gispert Sauch, s.j., il observe: “Holi, dans mon esprit, rappelle Pâques. Sa célébration ressemble plutôt au carnaval. Pourtant, il ne fait pas de doute que le passage de la mort à la vie, célébré par Holi, fait penser à la mort et à la résurrection du Christ”.
Certains craignent que, si l’Eglise inclut cette fête dans son calendrier, les fondamentalistes hindous ne réagissent négativement, parce qu’ils y verraient une tentative de récupération de la part de l’Eglise. Mais le professeur Sarai Chatterjee, de “Vidyajyoti”, cherche à les rassurer: “A l’heure actuelle, les chrétiens se joignent aux hindous pour fêter Holi. S’ils organisent leur propres célébrations, il n’y aura pas de confusion possible”.