Eglises d'Asie – Divers Horizons
L’armée thaïlandaise tire sur des réfugiés vietnamiens: deux morts.
Publié le 18/03/2010
Le camp ayant été interdit au public en attendant que l’ordre soit totalement rétabli, les raisons de ces troubles sont jusqu’à présent peu connues. On sait cependant que, dans le camp, le pessimisme règne au sein de la population réfugiée. Comme dans les camps des autres pays du Sud-est asiatique, la procédure du « screening » (tri) a été mise en place depuis le mois de mars 1989 et, seule, une minorité a droit au statut de réfugié politique. En 1990, parmi les 14 000 pensionnaires du camp, 500 seulement ont pu gagner un pays tiers. La grande majorité est donc destinée au rapatriement, en vertu des récents accords de Genève. Cependant, aucun accord n’a encore été trouvé entre le Vietnam et la Thaïlande pour un rapatriement massif et ordonné.
La raison immédiate de cette révolte des réfugiés semble avoir été une décision des autorités thaïlandaises visant à déplacer des pensionnaires de Phanat Nikhon, à 200 kilomètres de Bangkok, pour les installer dans l’ancien camp de Sikhiu, désaffecté depuis 1986. Cet ancien pénitencier a une très sinistre réputation parmi les réfugiés vietnamiens de Thaïlande qui l’ont connu de 1981 à 1986. Les conditions de vie y sont très dures et l’isolement redoutable. Les réfugiés actuels de Phanat Nikhon craignent que, dans les conditions qui sont celles du camp de Sikhiu, les pressions exercées sur eux pour qu’ils retournent volontairement dans leur pays ne soient beaucoup plus efficaces.
La réaction du chef de la junte militaire, au pouvoir en Thaïlande depuis peu, le général Sunthorn Kongsompon, a été sans nuance. « Nous faisons de notre mieux pour que ces gens quittent notre pays le plus rapidement possible. Mais s’ils ne respectent pas la loi thaïlandaise, au cours de leur séjour sur notre sol, ils seront expulsés ».