Buru a cette particularité d’abriter un certain nombre d’établissements pénitentiaires: 13 000 bagnards – pour la plupart rescapés de la purge anticommuniste de 1965 – y sont répartis en une vingtaine de centres dans lesquels la sécurité est précaire, même si leurs pensionnaires reçoivent un endoctrinement inspiré par le “Pancasila” et si, obligés de croire en Dieu, ils fréquentent benoîtement l’église ou la mosquée. On n’a pas oublié, chez les catholiques, l’assassinat – qui remonte à une dizaine d’années – d’un assistant social employé par l’Eglise (5).
De plus, le manque de prêtres dans toute la province fait problème: Buru n’en a qu’un seul, qui habite au nord de l’île, tandis que les communautés du sud sont délaissées depuis plusieurs années. Mais un prêtre d’origine moluquaise, le P. Aloysius Juwanawiharja, s.j., ancien missionnaire aux Fidjis, va s’occuper particulièrement des aborigènes de l’endroit: il est indispensable, dit-il, pour témoigner au milieu d’eux, de connaître leur culture et leurs coutumes.