Eglises d'Asie

Ne pas faire intervenir la religion dans la politique

Publié le 18/03/2010




Des élections générales doivent normalement avoir lieu en 1992; la date exacte du scrutin n’a pas encore été fixée. Mais déjà le gouvernement et les partis sont en train de mobiliser leurs forces pour “la fête de la démocratie”.

Au cours des campagnes électorales précédentes, notamment en 1982 et 1987, les organisations politiques avaient fait appel aux sentiments religieux de la majorité

musulmane pour s’attirer les votes des électeurs. Chacune prétendant avoir le monopole de la meilleure tradition religieuse, on eut à déplorer des affrontements entre militants de bords opposés. Il fallut même recourir à l’intervention de la police armée.

La coalition au pouvoir, ou “Golkar”, souhaiterait que les choses se passent cette fois-ci dans une atmosphère pacifique, et propose qu’on évite de part et d’autre de se jeter à la tête des slogans qui se veulent plus islamiques les uns que les autres. Elle-même renoncerait à rechercher le soutien des oulémas, afin que les meetings se déroulent en dehors de tout débat religieux.

Ces déclarations du 4 mars 1991 de M. Basofi Sudirman, vice-gouverneur de Jakarta, et président du Bureau politique du Golkar pour la capitale, ne sont encore qu’un ballon d’essai. Il reste à voir si les principaux partis d’opposition – tels que le parti démocratique indonésien et le parti islamique uni pour le progrès – se rallieront à l’idée d’une campagne électorale qui ne fasse pas intervenir la religion.