Eglises d'Asie

« Sacrilège »!

Publié le 18/03/2010




Le 15 mars 1991, à Delhi, une centaine de militants appartenant pour la plupart aux castes inférieures ont commis un « sacrilège » en pénétrant sans se déchausser à l’intérieur de l’enclos où se trouve le monument élevé à la mémoire du Mahatma Gandhi, sur l’emplacement même de sa crémation. Ils ont éteint la flamme qui brûle nuit et jour sur le « samadhi ».

Selon M. Radakrishnan, le conservateur du monument, les vandales ont ainsi voulu insulter les valeurs mises en avant par le « Père de la nation ».

De son côté, le P. Jose Kananaikil, s.j., de l’Institut social indien, pense que les auteurs du scandale ont voulu rappeler leur conviction selon laquelle, tout en invitant les membres des hautes castes à se repentir des mauvais traitements infligés à leurs frères des classes inférieures, le Mahatma Gandhi justifiait ce même système de castes. C’est lui qui forgea le nom « harijan », « enfant de Dieu », pour remplacer le terme « intouchable » utilisé jusqu’alors. Mais au cours des années, ce mot de harijan a pris une résonance péjorative. On parle maintenant de « dalits », qui signifie « opprimés », « foulés aux pieds ».

Mais, dit M. Radhakrishnan, « le Mahatma a toujours été en faveur des faibles et des opprimés. Qui peut sérieusement mettre en doute sa sincérité? »