En tête, vient la Conférence des évêques catholiques et l’on cite des passages de la lettre adressée par son président Mgr Mathias, archevêque de Bangalore, à tous les membres de la communauté catholique indienne. Après avoir fait état de la situation générale du pays, et en particulier de la corruption qui sévit à tous les niveaux, il invite les fidèles à réfléchir et à travailler ensemble, et avec les autres groupes religieux, à l’amélioration du système politique. « Quels que soient ses défauts, notre système a tout de même permis aux Indiens de rester unis, toutes ces années », dit Mgr Mathias, qui ajoute: « Chaque catholique est libre de choisir son candidat selon sa conscience »; mais « les groupes catholiques devraient aussi prendre l’initiative d’une réflexion sérieuse afin de déterminer, parmi les partis et les candidats, ceux qui ont fait preuve d’intégrité morale et de dévouement à la cause du peuple, en particulier des pauvres et des opprimés ».
Les musulmans, eux, sont beaucoup plus agressifs. Ils demandent aux partis « laïques » de prendre en compte les 12 requêtes qu’ils présentent. Ils voudraient, par exemple, que cessent les visées expansionnistes de l’Inde, sur le Cachemire en particulier. Ils réclament des sauvegardes constitutionnelles grâce auxquelles les minorités cesseront d’être une « race inférieure ». Ils veulent encore amender l’article 27 de la constitution, afin d’empêcher de la part de l’Etat, tout favoritisme financier envers quelque religion que ce soit. Que soit interdite aussi l’utilisation abusive des questions religieuses pour des motifs politiques (3).
Par contre, le Mouvement laïque de la jeunesse indienne, par l’intermédiaire de son président, M. Anwar Pasha, invite les musulmans à se débarrasser de leur complexe de minorité. Il leur demande de se méfier de l’opportunisme de certains leaders musulmans qui, dit-il, exploitent dans leur propre intérêt politique les sentiments religieux de leurs coreligionnaires.
Du côté des protestants, le professeur C.A. Adams, membre du Comité national du parti du Congrès (I), demande à M. Rajiv Gandhi de faire en sorte que les 5 millions de chrétiens de l’Andhra Pradesh soient dûment représentés parmi les candidats aux prochaines élections.