Dix ans plus tard sur les 1 100 “néophytes” de l’époque, 900 sont revenus à l’hindouisme. La raison ? D’après M. Narayanaswamy, qui organisa ces “reconversions”, “ces gens s’étaient laissé prendre à de fausses promesses: du travail, de l’argent, des terres. Ils n’ont rien eu de tout cela. Ils veulent maintenant revenir”.
La cérémonie de retour à l’hindouisme est des plus simples. Elle consiste essentiellement en une purification, une récitation de “mantras” ou formules sacrées, une promesse d’adhérer fermement à l’hindouisme. Chaque nouveau reconverti reçoit un certificat établi en bonne et due forme, dont le but est de permettre à ceux qui sont redevenus “dalits”, de recevoir du gouvernement les avantages matériels et autres auxquels ils avaient renoncé en devenant musulmans.
Il faut tout de même noter que, parmi ceux qui sont restés musulmans, beaucoup ont connu la prospérité au cours des années suivant leur conversion. Leurs leaders réfutent l’accusation selon laquelle ils auraient “acheté” ces conversions: “L’islam n’est pas une société à responsabilité limitée dont nous serions les propriétaires. Nous ne sommes pas des agents de recrutement”, dit l’un d’eux. Il n’empêche que le fait d’être devenus musulmans a été pour plusieurs la source de gros avantages: on cite le cas d’une famille dont le père et les fils ont trouvé du travail dans les pays du Golfe: ils y gagnent vingt fois plus que lorsque ils étaient ouvriers agricoles dans leurs village.
L’un des “reconvertis” raconte: “Les musulmans ont promis de m’envoyer à l’étranger: je me suis converti. Ils n’ont rien fait. Les hindous ont promis de me faire obtenir les avantages consentis par le gouvernement: je me suis reconverti”.
Il faut noter que des mouvements analogues ont été mentionnés dans le passé à propos des dalits convertis au christianisme.