Eglises d'Asie

Histoires d’églises

Publié le 18/03/2010




Voilà près de trois ans qu’ici ou là, d’importants travaux de réparation et d’agrandissement d’églises ont été entrepris; mais il existe encore des lieux de culte inutilisables par les communautés chrétiennes à cause de la mauvaise volonté ou de l’entêtement des autorités locales.

C’est le cas, par exemple de l’église de Phu Ly, dans le diocèse de Hanoï, bâtie voilà 100 ans, par un missionnaire français. En 1967, les bombes américaines s’abattirent sur la bourgade, détruisant pagode, église, hôpital et écoles, provoquant des milliers de victimes. Depuis cette époque, l’église est restée telle quelle sans être relevée, malgré les nombreuses propositions des paroissiens pour la reconstruire eux-mêmes. Jusqu’à présent, il leur a toujours été fait une même réponse: « L’église doit être gardée dans l’état actuel, comme symbole de notre haine contre l’ennemi ». Le témoin qui rapporte ces faits remarque que les chrétiens se résignent difficilement à accepter que leur église assume une telle fonction. Il ajoute que le cas de Phu Ly n’est pas isolé et qu’au Nord- Vietnam, il existe encore plusieurs églises toujours en ruines depuis les bombardements américains de la deuxième guerre du Vietnam.

Le cas de l’église de Lôc Ninh dans le Sud-Vietnam est différent. En 1972, la région de Lôc Ninh tombait sous le contrôle du gouvernement révolutionnaire provisoire. Ce dernier, pour les besoins de la révolution, empruntait le terrain et les bâtiments de l’église de cette grosse paroisse, avec promesse de les rendre quand la paix serait revenue. Mais depuis le 30 avril 1975, le Sud-Vietnam est « entièrement libéré »: l’église n’a toujours pas été rendue à ses légitimes propriétaires. Le bâtiment est actuellement utilisé par la compagnie d’export-import de Lôc Ninh, qui l’a transformé en immense dépôt. Le clocher a été détruit et l’architecture de cette église ancienne et représentative d’une certaine époque a été endommagée et transformée.

Depuis 1989, les paroissiens de Lôc Ninh adressent aux autorités locales demande sur demande pour que leur soit restituée une église bâtie par leurs ancêtres. Malgré l’intervention du Bureau des affaires religieuses du gouvernement, conseillant aux autorités régionales de réparer l’église et de la rendre, les paroissiens de Loc Ninh sont toujours dépourvus de lieu de culte.